Elle lui plaisait. Il a voulu entretenir une relation amoureuse avec elle, elle a refusé. Il lui a alors proposé de se marier, elle l’a encore repoussé. Se sentant blessé dans son amour propre il a décidé de se venger
«Je n’ai jamais pensé me marier avec lui», répond cette jeune femme lorsque le président de la Cour, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, lui demande si elle a accepté de l’épouser comme le prétend le mis en cause.
En revanche, ce jeune homme, âgé de trente-et-un ans, célibataire, employé de son état, explique à la Cour qu’elle était sa petite copine durant deux ans, qu’ils ont couché plusieurs fois ensemble. Il s’est de même présenté à sa famille et l’a demandée en mariage, assure-t-il. Qui a raison et qui a tort ?
En fait, ses déclarations devant la Cour ne sont pas conformes à celles qui ont été consignées dans le procès-verbal de son audition selon lequel il avait reconnu son crime de kidnapping, séquestration et viol.
Certes, elle lui plaisait, avait-il déclaré devant les enquêteurs de la police judiciaire lors de son interrogatoire. Elle n’était pas sa voisine, mais elle rendait visite à une jeune fille qui habite non loin de chez lui. Depuis, à chaque fois qu’il n’était pas au travail, il suivait ses pas. Il lui a proposé à maintes reprises d’entretenir une relation, mais il a toujours essuyé un refus. Il lui a alors dit qu’il allait se présenter chez sa famille pour la demander en mariage. Elle l’en a dissuadé. Qui est-elle pour me repousser de la sorte ? s’est-il dit.
«Après quoi, il a commencé à me menacer», poursuit-elle devant la Cour.
Il la menaçait de la violer sauvagement si elle n’acceptait pas d’être son amante ou son épouse. C’est ce qu’on apprend de ses aveux devant les limiers de la police judiciaire.
«Je n’ai pas accordé d’importance à ses menaces, M. le président», précise la victime, une jeune femme, âgée de vingt-et-un ans.
Au fil des jours, il a décidé de réagir pour la mettre à ses pieds, une sorte de vengeance contre un comportement qu’il a considéré avoir porté atteinte à sa dignité. Pour passer à l’acte, il a pris un congé de maladie d’une semaine. Et il a attendu son arrivée au quartier. Trois jours après, elle est venue frapper à la porte de son amie. Vers 18 h, elle est sortie pour aller prendre un taxi. Mais, à mi-chemin, il lui a coupé la route. Sous la menace d’un couteau il lui a demandé de l’accompagner sans piper le moindre mot si elle craignait pour sa vie. Il l’a conduite jusqu’à une maison et l’a obligée à y entrer. Il l’a violée avant de la relâcher.
Le lendemain, elle a porté plainte et il a été arrêté deux jours plus tard. Examinée par un médecin légiste, ce dernier lui a remis un certificat médical dans lequel il a précisé qu’elle a fait l’objet de viol qui a conduit à une défloration.
Et pourtant, il a continué à déclarer, devant la Cour, qu’elle était sa petite copine tout en rejetant ses déclarations consignées dans le procès-verbal prétendant ne l’avoir pas lu pour savoir ce que les enquêteurs y avaient écrit. Des déclarations qui n’ont pas convaincu la Cour.
Jugé coupable, il a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.