Via Facebook, elle a fait la connaissance d’un jeune homme de trente ans et ils ont entretenu une relation amoureuse qui a fini dans le sang.
Elle n’arrive pas à fixer des yeux les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, ni le représentant du ministère public qui l’interroge sur quelques détails à propos du meurtre qu’elle a perpétré. C’est la raison pour laquelle le président de la Cour lui demande à chaque fois de répondre à ses questions en le regardant. «Je n’avais pas l’intention de le tuer», répond-elle à la Cour tout en affirmant qu’elle n’a pas supporté qu’il la gifle. Âgée de vingt-huit ans, elle a fait la connaissance de son amant sur Facebook.
«Il m’a envoyé une invitation et je l’ai acceptée», raconte-t-elle.
Demeurant à Safi, elle n’avait pas d’objection à se déplacer chez lui, à Casablanca, lorsqu’il l’a invitée chez lui. Ils se sont rencontrés la première fois. Il l’a bien accueillie et ils ont passé ensemble trois jours. Très contente, elle est retournée chez elle. Depuis, leur relation s’est consolidée et s’est développée au fil des jours surtout qu’il lui a promis de la demander en mariage. Mais par la suite il a changé. C’est du moins ce qu’elle explique à la Cour.
«Il a changé de comportement. Il ne me demandait plus de le rencontrer», poursuit-elle. En fait, elle ne pensait qu’à lui. A chaque fois qu’elle l’informait qu’elle allait venir chez lui parce qu’il lui manquait, il lui répondait qu’il était en voyage.
Les semaines et les mois se succédaient sans qu’elle le voie. Et elle a pris la décision de voyager depuis Safi pour aller chez lui, à Casablanca, sans le prévenir. Il l’a accueille froidement. Ils ont quand même passé la nuit ensemble. Le matin, il est allé à son travail. Retournant en fin d’après-midi, il l’a trouvée encore chez lui. Il lui a demandé si elle n’allait pas rentrer chez elle. Et c’était la goutte qui a fait déborder le vase. Une conversation houleuse s’est engagée entre eux et il l’a giflée. Elle s’est calmée, mais momentanément. Car, une heure plus tard, elle est allée à la cuisine pour saisir un couteau et retourner à la chambre à coucher. Elle lui a demandé pour quelle raison il l’a giflée. Et en un moment de colère, elle lui a donné un coup en plein cœur. Pas moins de quelques minutes, il a rendu l’âme. Sortant de chez lui, le laissant corps sans vie, elle a demandé à un jeune homme de lui indiquer le commissariat.
«Je suis rendue toute seule chez la police», conclut-elle ses déclarations.
Jugée coupable pour meurtre, elle a écopé de dix ans de réclusion criminelle.