Détournement de fonds bancaires
Partie d’une simple plainte déposée à Inzegane, l’affaire a révélé l’existence d’un réseau reliant petites mains locales et cerveaux installés à Casablanca. Piratage des comptes, transferts d’argent et commissions dérisoires ; une mécanique bien rodée mais qui a fini par être déréglée par la police.
Nous sommes le mercredi 3 septembre. Deux clients d’une agence bancaire franchissent, ce matin, la porte du tribunal de première instance d’Inzegane. Munis de leurs plaintes, ils s’adressent directement au bureau du procureur du Roi. Se tenant devant lui, ils les lui remettent tout en lui disant qu’ils n’en reviennent pas encore de ce qui leur est arrivé. Et d’expliquer que leurs comptes bancaires ont été vidés comme par magie. Evidemment ils ne savent pas qui est derrière ce piratage de haut vol, ce qui les rend encore plus inquiets.
En effet, il semble qu’il ne s’agit pas d’une simple affaire, mais certainement d’une opération d’atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données et de détournement frauduleux de fonds bancaires effectuée par un réseau criminel. Aussitôt, à la suite des instructions données par le procureur du Roi, les éléments de la police judiciaire des services de la sûreté d’Aït Melloul ont pris l’affaire en main et la machine judiciaire a été mise en branle. Déjà sept premiers suspects, originaires d’Inzegane et Aït Melloul, ont été identifiés et sont tombés dans les filets des limiers. Placés en garde à vue et soumis à des interrogatoires serrés, ils ont brisé le silence. Leurs aveux ont révélé qu’une toile souterraine se dessinait. Des comptes ouverts avec des papiers douteux, des virements rapides et l’argent qui s’évaporait dans des comptes fantômes. En effet, l’enquête révèle que ces sept suspects ne sont que de petites mains, des pions, payés à la journée, entre trois et quatre cent dirhams, pour passer des millions d’un compte à l’autre.
Car, les grosses têtes de ces opérations, les vrais maîtres du jeu, se trouvent à Casablanca. Une coordination entre les éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) a eu lieu pour identifier les têtes pensantes de ce réseau installées dans la capitale économique. Rapidement, quatre suspects sont tombés dans les filets. Il s’agit de trois Marocains et une personne de nationalité chinoise qui semble être le cerveau discret. Ainsi, tout un réseau de onze suspects dont trois femmes et un ressortissant chinois a été démantelé. Il s’agit d’une organisation qui semble être secrète, discrète et presque invisible dont les membres tissent leur toile entre Aït Melloul, Inzegane et Casablanca. L’enquête est toujours en cours afin de connaître les ramifications de ce réseau.














