Repris de justice, ce jeune trentenaire, père de famille, ne cessait de reprendre son activité de vendre des promesses à ses victimes qui le croyaient pour découvrir enfin qu’elles étaient entre les mains d’un escroc notoire.
Devant les regards de ses victimes, ce jeune homme qui comparaissait, en état d’arrestation, devant la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca, clamait son innocence de les avoir arnaqués. Sans pudeur, il a affirmé que ce sont ses victimes qui l’ont dupé parce qu’elles ne lui ont pas versé le reste de sa commission. Intervenant sans prendre la permission du tribunal, l’une des victimes lui a demandé de quelle commission il parlait. Seulement, le juge lui a ordonné de respecter le tribunal en demandant la permission. Aussitôt, cette victime a demandé le pardon du tribunal qui a repris l’interrogatoire du suspect soupçonné d’avoir escroqué plusieurs victimes tout en empochant de l’argent contre des promesses qu’il n’a jamais tenu, selon les dispositions de l’article 540 du code pénal.
Âgé de trente-neuf ans, ce père de famille a déjà purgé trois peines d’emprisonnement ferme, toutes pour le même motif, à savoir l’escroquerie. Sa première arrestation remonte à une dizaine d’années lorsqu’il était à sa vingt-huitième année. Elle lui a coûté une peine de huit mois de prison ferme. Récidivant pour la deuxième et la troisième fois, il a été mis derrière les barreaux respectivement durant dix-huit mois et deux ans. Malheureusement, à chaque fois qu’il quittait la prison, il reprenait son activité fallacieuse. Et à chaque fois, il rentrait à la prison et en sortait sans être rééduqué, ni intégré dans la société en effectuant une activité qui le rémunère dignement. Il paraît qu’il s’est habitué à l’argent facile et à la prison sans penser à son épouse et ses deux enfants qu’il laissait à leur propre sort à chaque fois qu’il est arrêté par la police. Cette fois-ci il a été arrêté également par la police dans un café pour qu’il soit conduit au commissariat. Selon le procès-verbal de son audition, il a avoué son crime d’avoir mis ses victimes dans le même panier en leur vendant des illusions contre des sommes d’argent qui arrivent à trente mille dirhams. Toutefois, il nie, devant le tribunal, avoir avoué quoi que ce soit tout en précisant qu’il n’a jamais rencontré les personnes qui se sont présentées comme des victimes.
Devant le tribunal, chacune de ses victimes a relaté son histoire avec cet escroc notoire. De l’une à laquelle il a promis de l’aider à aller vers l’Eldorado illégalement, à celle à laquelle il a assuré avoir la possibilité de recruter son fils dans un établissement public en passant par celle à laquelle il a donné sa parole de lui remettre un contrat de travail pour être embauchée dans une entreprise installée dans l’un des pays du Golfe. Mais, dès qu’il empochait de l’argent, il disparaissait comme tout autre escroc et changeait de numéro de téléphone. Et pourtant, il a continué à se disculper tout au long de son interrogatoire. Cependant, le tribunal n’a pas cru en ses paroles et l’a jugé coupable pour escroquerie et l’a condamné, cette fois-ci, à trois ans de prison ferme assortie d’une amende de trois mille dirhams.












