Le mardi 6 septembre n’était pas un jour ordinaire chez les employés d’une société de stockage et de congélation des légumes et fruits installée à Aïn Taoujdate, une petite ville située entre Fès et Meknès. Pour eux, il était un jour exceptionnel, puisqu’ils ont perdu leur collègue, une assistante de direction de son état. Ils ne l’ont pas perdu dans un accident de circulation, mais suite à un crime horrible. Selon une source policière, quand l’un des employés de cette société a ouvert la porte d’un congélateur, il fut surpris par le cadavre d’un être humain gisant dans une marée de sang congelée. L’image a dépassé son imagination. Il n’a même pas pensé refermer la porte et il est allé courir chez son patron et ses collègues leur lançant la mauvaise nouvelle. À ce moment, personne ne savait de qui il s’agissait. Le patron et ses employés ont accompagné l’employé qui a fait l’horrible découverte. Ils ont rouvert le congélateur. Et c’était la surprise. Le cadavre appartenait à leur collègue, l’assistante de direction ! Certes, la majorité des employés de la société a remarqué, ce matin du mardi 6 septembre, son absence, mais ils ont cru qu’elle était soit en retard soit en congé de maladie. Personne n’a imaginé que le cadavre lui appartient. Surtout qu’elle les a quittés, la veille, vers 18 h, alors qu’elle était en bonne santé. C’est du moins ce que tous les employés de la société ont raconté aux enquêteurs de la police judiciaire quand ils ont été alertés. Les éléments de la police scientifique se sont dépêchés sur la scène de crime. Ils ont remarqué des traces des ecchymoses sur tout son corps, une grave blessure au niveau de sa tête et deux autres blessures au niveau de son dos. Après l’évacuation du cadavre vers la morgue de l’hôpital Mohammed V à Meknès, les enquêteurs ont entamé leur enquête en interrogeant tous les employés de la société. Selon une source policière, dès le départ de l’enquête, les limiers étaient certains que le (ou les) meurtrier ne pourrait être qu’un collègue de l’assistante de direction. Les interrogatoires étaient intensifs. Mais, tout le monde se disculpait. La même source policière a précisé que les déclarations du gardien de la société avaient mis la puce à l’oreille de l’enquêteur qui l’avait interrogé. Ses réponses n’étaient pas cohérentes. D’abord, il était toujours le premier à être à la société. Le détective s’est exclamé sur le fait qu’il n’a pas remarqué l’arrivée de l’assistante de direction. Et il a remarqué l’arrivée de tous les autres employés ! Désormais, le gardien était le suspect n° 1. Il a été soumis, aussitôt, aux interrogatoires serrés. Vers midi du même jour, il a craché le morceau. Il était bel et bien l’auteur de crime. Il ne l’a pas commis seul. Selon la même source, il a commis le crime avec la complicité d’un collègue, un technicien des frigos. Comme à l’accoutumée, c’était le gardien qui est arrivé, le premier, à la société pour remplacer celui qui y gardait toute la nuit. Le technicien l’a rejoint ce premier mardi du mois en cours. Le troisième employé qui est arrivé ce matin n’est autre que l’assistante de direction. Avant l’arrivée de tous les autres employés, le gardien et le technicien ont décidé de la violer. Selon une source policière, puisqu’ils étaient ses collègues qui travaillent avec elle depuis longtemps et puisqu’ils étaient deux et non pas un seul, elle n’avait aucune raison pour se méfier d’eux. Malheureusement, ils ont trompé sa confiance en la conduisant derrière le congélateur. Ils lui ont bouché la bouche et l’ont violée à tour de rôle avant de lui assommer quelques coups de bâton au niveau de la tête et deux coups de couteau au niveau de son dos. Le jeudi 8 septembre, les deux employés en cause ont été traduits, en état d’arrestation, devant le parquet général de la Cour d’appel de Meknès, poursuivis pour homicide volontaire doublé de viol collectif.