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Fès : Une mère tue son fils

© D.R

En ce vendredi glacial, Rachid a pris du retard pour se rendre à son travail. Tête baissée, il hâte le pas dans une ruelle de Fès. Tout à coup, il s’arrête, horrifié, son regard ayant vraisemblablement rencontré quelque chose d’atroce. Un cadavre d’un jeune homme. Rachid est pétrifié, retourné par cette découverte macabre. Du coup, les badauds accourent de toutes parts. L’attroupement se forme. “ Un cadavre jeté, un cadavre dans la rue, qui est responsable de cette horreur“, crie-t-on.   
Les interrogations fusent. L’émotion et le chahut battent leur plein. Rachid ne pipe mot. Il n’a rien à dire.  Il est toujours sous le choc. “Il faut alerter la police“, lance quelqu’un au milieu de la cohue.Un volontaire s’en charge. Il compose le numéro sur son portable. Moins d’un quart d’heure plus tard, une équipe de policiers arrive sur les lieux. Le chef de la brigade et ses collaborateurs entreprennent  d’installer un périmètre de sécurité tout en éloignant la foule. Première constatation, pas de trace de sang ni sur le cadavre ni dans le sol. Personne n’a vu la scène macabre. Pas de témoin oculaire. Après une petite fouille, les policiers n’ont trouvé aucun document d’identité sur la dépouille. Seul le prélèvement des empreintes peut permettre d’identifier le mort. L’enquête démarre immédiatement.
Deux jours plus tard, une femme éplorée s’est rendue au commissariat de police pour annoncer la disparition de son fils . Ce dernier, selon ses dires, avait disparu depuis deux jours sans laisser de trace. «Il s’appelle Khaled, il a vingt-deux ans, célibataire et sans profession», a-t-elle affirmé aux policiers. Elle leur a décrit sa physionomie, sa taille et les vêtements qu’il portait avant qu’il ne disparaisse. Or, ces signalements ressemblent à ceux du cadavre découvert, quelques jours plus tôt. La femme sera tout de suite conduite à bord d’un fourgon à la morgue pour la reconnaissance du cadavre. “ C’est mon fils, c’est Rachid“, lâche-t-elle avant de s’évanouir.
La police attend qu’elle recouvre ses esprits pour l’interroger ainsi que les membres de sa famille. Or, le récit des uns et des autres laisse apparaître des contradictions sérieuses. Suffisant pour que les enquêteurs soupçonnent autre chose qu’une fugue. Les policiers multiplient les interrogatoires dans l’entourage familial et le voisinage à la recherche de l’indice susceptible de les mettre sur la bonne piste.
C’est le témoignage d’une voisine appelée Khadija qui sera déterminant, elle  fera, en effet, état d’un malentendu qui existait entre Khalid et sa sœur Fatima Zohra. Lors d’une fête de noces organisée à la veille de la découverte du cadavre, Fatima Zohra dont la prestance et la sensualité étaient remarquées et remarquables, a charmé les hommes par sa façon de danser. Khalid, lui, était scandalisé par le comportement de sa frangine qu’il n’était pas loin de comparer à celui d’une fille de petite vertu. Ne pouvant se retenir, il s’est approché d’elle et faisant semblant de vouloir lui chuchoter quelque chose à l’oreille il lui a flanqué une gifle d’une rare violence. Cette scène  a gâché la soirée nuptiale et pour corriger son fils, sa mère Fatiha, une fois de retour chez elle, lui a asséné un coup avec une barre de fer. Khalid est tombé de tout son poids. Mort sur le coup alors que  sa mère a cru qu’il s’était simplement évanoui. Affolée,  elle l’a aspergé d’eau dans l’espoir qu’il se réveille. Mais Khalid ne se réveillera jamais. Elle mettra même le parfum et  de l’oignon dans ses narines. Sans résultat.
Pour maquiller son crime, un geste fou,  elle a eu l’idée de l’étrangler avec une corde pour faire croire à un suicide. Son fils Azeddine et son ami Abderrahim l’ont aidée à lui changer ses vêtements avant de l’embarquer dans une voiture et de le jeter dans une ruelle  loin de la maison. Cet acte criminel lui a coûté dix ans de réclusion criminelle et une peine de trois ans de prison ferme pour ses deux complices. Comment  une mère peut-elle continuer à vivre avec un crime pareil sur la conscience ?

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