A maintes reprises, ce jeune homme a recouru à la ruse pour détourner un enfant de dix ans et abuser de lui sexuellement. Mais lorsque celui-ci a osé refuser de lui cédé, il a essayé de l’éliminer.
Nous sommes lundi 7 juillet. La salle d’audience à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat est bondée de monde. Au box des accusés se tient un jeune homme, âgé de vingt-six ans, célibataire, accusé d’attentat à la pudeur avec violence sur un mineur et tentative d’homicide volontaire. Un peu loin de lui se tient un enfant, âgé de dix ans, à côté de ses tuteurs, à savoir ses deux parents. L’enfant est également soutenu par l’Observatoire national des droits de l’enfant qui s’est constitué partie civile.
C’est à Aïn Aouda qui relève de la préfecture Skhirate-Témara et se situe à une trentaine de kilomètres de la ville de Rabat où demeure aussi bien la famille du mis en cause que celle de l’enfant qui a été le théâtre de cette affaire. En effet, en mars dernier, le mis en cause a permis à l’enfant de jouer avec son chien. Ce n’était en fait qu’une ruse pour gagner sa confiance. Effectivement, quelques jours plus tard, il l’a conduit chez lui sous prétexte, une fois encore, de jouer avec le chien. Toutefois, le mis en cause avait un autre objectif : abuser de lui sexuellement. Il y est arrivé une fois, puis la deuxième… et jusqu’à la sixième fois. A chaque fois, il l’obligeait à l’accompagner chez lui pour jouer avec le chien et lui céder. L’enfant n’osait pas confier ce secret à ses parents. Terrorisé, il subissait en silence cette torture.
Mais, lors de la septième fois, l’enfant a osé dire «Non». Il ne l’a même pas laissé lui faire des attouchements. Fou de rage et craignant qu’il raconte tout à ses parents, il a saisi un couteau et a frappé sauvagement l’enfant qui s’est effondré, gisant dans une mare de sang. Croyant l’avoir tué, il a pris ses précautions pour le jeter en dehors de chez lui et il s’est enfui. C’est en revenant de la mosquée que son père a découvert son fils dans un état lamentable. Transporté d’urgence au Centre hospitalier universitaire Souissi, à Rabat, l’enfant a miraculeusement survécu.
Une enquête a été ouverte par les éléments de la gendarmerie royale de la région. L’enfant leur a livré un témoignage glaçant tout en révélant l’identité de son bourreau. Une traque de ce dernier a commencé et il n’a pas tardé à tomber dans les filets des limiers. Il leur a avoué avoir violé l’enfant à plusieurs reprises tout en tentant de le tuer pour qu’il ne le dénonce pas. Mais, devant la Cour, il a changé sa version des faits en précisant qu’il n’était pas conscient de ses actes. Le parquet ne l’a pas entendu de cette oreille et a requis la peine maximale qui arrive à la peine de mort. Mais après des heures de délibération, la Cour l’a condamné à trente ans de réclusion criminelle assortie de dommages et intérêts de l’ordre de 150 mille dirhams aussi bien en faveur de la victime que de l’Observatoire national des droits de l’enfant.














