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France : meurtre sur fond de stupéfiants à Mulhouse

Soufienne Bennour avait-il l’intention de tuer Vincent Tschudy quand il lui a porté ce coup de couteau mortel le soir du 24 mars 2008, rue Engel-Dolffus à Mulhouse ? La deuxième et dernière journée du procès du Mulhousien à la Cour d’assises du Haut-Rhin, a beaucoup tourné autour de cette question puisque Me Thierry Moser, l’avocat de la défense, a sollicité la requalification des faits de meurtre en violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, rapporte L’Alsace. Rappelons que le drame s’est produit dans le cadre d’une transaction de stupéfiants entre l’accusé et la victime, qui était âgée de 27 ans. Une transaction où chacun a voulu arnaquer l’autre : le premier, vendeur, en faisant passer un mélange Doliprane et ecstasy pour de la cocaïne ; le second, acheteur, en ayant eu l’intention de prendre les dix grammes au cœur de l’échange sans payer. Pour les parties civiles, l’intention homicide est « évidente », comme le formule Me Philippe Noël, avocat de la compagne de Vincent Tschudy. «Quand on poursuit quelqu’un qui a pris la fuite et qu’on le vise droit dans le cœur, j’ai du mal à croire qu’on n’ait pas voulu tuer», appuie Me Isabelle Rollet, avocate de la fille de la victime et de sa mère. Aujourd’hui âgée de 4 ans, l ’enfant « demande son père tous les jours », témoigne sa maman, qui était séparée de Vincent Tschudy. L’avocate générale Ariane Boulle fustige une mort «gratuite». Et aux arguments des parties civiles, elle ajoute : « La victime avait une attitude d’apaisement. À aucun moment il n’y a eu de bagarre dans laquelle un coup aurait pu être porté de façon accidentelle. Il y a bien eu une volonté acharnée et délibérée de M. Bennour d’en découdre et au moment où il a frappé, la victime était au sol ». Au regard du passé de l’accusé et des 17 condamnations à son casier, Ariane Boulle estime que «la violence est son mode de fonctionnement». Et en clôture des débats, l’accusé répète : «Je n’ai jamais voulu faire ça». Après un bref délibéré, la Cour a conservé la qualification de meurtre et a condamné Soufienne Bennour à 13 ans de réclusion et à un suivi socio-judiciaire qui l’obligera à consulter un psychologue ou un psychiatre pendant six ans après sa sortie de prison. Faute de quoi, il écopera de trois ans de détention supplémentaires.

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