Chef de service au Centre hospitalier universitaire (CHU), Jean-Charles Delchier a été atteint par trois coups de couteau portés à l’arrière du crâne et au visage alors qu’il était en service, a précisé une source judiciaire. Il a réussi à mettre son agresseur en fuite après s’être débattu.
Pris en charge par le Service d’aide médicale d’urgence et hospitalisé sur place, il a dû subir une intervention chirurgicale mais ses jours ne sont pas en danger, a-t-on ajouté de même source. Il se trouvait en salle de réveil en fin de journée. «On ne sait pas si l’agresseur est un membre du personnel ou si c’est une femme qui s’est déguisée en infirmière pour passer inaperçue», a expliqué une source policière. La femme qui a agressé le médecin aurait en tout cas «proféré des paroles de vengeance» concernant la mort de son père avant de quitter les lieux, a précisé la source judiciaire.
«C’est totalement incompréhensible. Des claques, des coups, des insultes, ça arrive de plus en plus souvent mais une agression aussi grave, on n’a jamais vu ça ici», a déclaré à l’AFP Jean-Marc Devauchelle, délégué Sud dans cet hôpital où il est en poste depuis près de 20 ans. L’agression a eu lieu aux alentours de 15H30 au treizième étage de ce CHU rendu célèbre en 2010 par la première greffe du visage et dont, fait du hasard, une partie de personnel était mobilisée ce mercredi contre le plan de restructuration des Hôpitaux de Paris. «Beaucoup de témoins ont assisté à la scène. Il y a de nombreuses personnes à entendre», a indiqué la source judiciaire. Selon Jean-Marc Devauchelle, le CHU de Créteil n’est pas un établissement ultra-sécurisé et on on peut y déambuler facilement. «Ici, le patron ne s’enferme pas dans son bureau, on travaille en confiance», a-t-il précisé. Mais d’après lui, l’acte qui aurait été commis dans le bureau de Jean-Charles Delchier était «réfléchi» et «prémédité». «Le treizième étage est un endroit assez particulier de l’hôpital. On ne tombe pas par hasard sur ce bureau», a ajouté le représentant syndical. La police judiciaire du Val-de-Marne est saisie de l’enquête.