Faits-Divers

Grosses arnaques foncières

© D.R

On ne cesse de répéter qu’il faut réfléchir deux fois avant de se lancer dans les affaires foncières à Casablanca, tant les écueils y sont nombreux. Mais l’on a beau être prudent, on n’échappe pas toujours aux guets-apens tendus par les escrocs qui font preuve d’une extraordinaire intelligence. Larbi, un promoteur immobilier, Bouchaïb, un transporteur, Abdellah, un entrepreneur, entre autres victimes d’escroquerie, ont vu une partie du fruit de plusieurs années de travail acharné s’évaporer. Que s’est-il passé ?
Un jour, Abdellah, entrepreneur dans la mégapole, a rencontré par hasard Hamid Jaddi. Il ne connaissait pas auparavant cet homme. Cependant, ce dernier savait tout sur lui. D’ailleurs, il a planifié lui-même la rencontre. 
Habillé d’une manière très élégante, il a engagé la conversation avec Abdellah. Il s’est présenté en tant
qu’homme d’affaires.
« Il y a une occasion à ne pas rater pour acheter un lot de terrain d’une grande superficie appartenant au domaine public», confie-t-il à Abdellah. Intéressé, ce dernier l’a interrogé sur la procédure qu’il faut suivre pour arriver à l’acquérir.
« La procédure est facile. Je vais te mettre en contact avec un ami, haut cadre à la direction du domaine public. Il va te faciliter la tâche et tu auras le terrain entre les mains sans trop de difficulté… », lui a-t-il assuré.
Cette conversation a fini par la fixation d’un autre rendez-vous. Deux jours plus tard, Hamid. J est venu chez Abdellah. Il n’était pas seul. Il était en compagnie de M. H, (en état de fuite). « Voilà, mon ami qui va te donner toutes les informations sur le lot de terrain et qui va te faciliter son acquisition », lui dit-il.
Plus élégant que Hamid, M.H a usé de tous les moyens pour convaincre Abdellah qu’il est en face d’une importante personnalité à la direction du domaine public. M. H lui a indiqué le lieu du terrain, son titre foncier n° 52004 et son prix ne dépassant pas un million deux cent mille dirhams (120 millions de centimes).
Rêvant de posséder cette parcelle de terrain, Abdellah n’a pas hésité de leur verser la somme contre deux traites, de six cent mille dirhams chacune.
Et d’un rendez-vous à l’autre, Hamid et M. H ne cessaient de demander à Abdellah de patienter pour quelques semaines. Cependant, au fil des semaines, Abdellah a perdu toute patience et s’est adressé à la police du district de Casablanca-Anfa pour déposer une plainte. Une enquête minutieuse a été diligentée pour tirer l’affaire au clair.
Entre-temps, les enquêteurs de la police de Casablanca-Anfa ont reçu d’autres plaintes. Le premier plaignant est Larbi, qui déclare avoir été victime d’escroquerie par le biais de deux hommes. Ces derniers lui ont volé une somme de l’ordre de deux cent six mille dirhams (26 millions de centimes). Autre victime, Bouchaïb. Ils lui ont filouté deux cent mille dirhams. Ils lui ont tous proposé l’achat de lot de terrain du domaine public. Parmi les victimes figure également Ahmed.
Ils lui ont proposé un lot de terrain d’une superficie de deux milles cent mètres carrés contre une bagatelle de deux cent mille dirhams (20 millions de centimes). Une souricière policière a été tendue avec le soutien d’Ahmed. Et Hamid Jeddi a été arrêté à bord d’une Palio, immatriculée au Maroc appartenant à une agence de voyages. Soumis aux interrogatoires, Hamid. J, âgé de 30 ans, divorcé, père d’un enfant, a avoué être membre d’une association de malfaiteurs, qui délestent des dizaine de milliers de dirhams à leurs victimes en leur proposant d’acheter des lots de terrain appartenant au domaine public à bon prix. Ayant le niveau secondaire, Hamid. J était employé dans plusieurs sociétés avant de fonder sa propre société de nettoyage. Impliqué dans une affaire d’émission de chèque sans provision, il a été arrêté et condamné à quatre mois de prison. Et sa société a coulé. Après sa libération, il a fait la connaissance de M. H, alias Tadlaoui. Ce faussaire notoire l’a encouragé de rejoindre son réseau de malfaiteurs. Après quoi, Hamid, J a fondé sa propre bande, composée de Kamal Âjjoul et de Abderrahim Labsir. Le premier, âgé de 45 ans, a poursuivi ses études jusqu’au secondaire, branche économique pour décrocher ensuite un diplôme en ingénierie industrielle. Quant au second, il est âgé de 52 ans, père de quatre enfants. Arrêtés, ils ont avoué leurs crimes. Pour avoir des informations sur les lots de terrain du domaine public et les copies des plans, ce dernier s’adressait au cadastre de Sidi Othmane. Il a affirmé aux enquêteurs qu’il soudoyait trois fonctionnaires leur versant des sommes allant de 50 à 100 dirhams. Les trois fonctionnaires ont été traduits, ainsi que les trois principaux mis en cause, devant le parquet général près la Cour d’appel de Casablanca.

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