Séduction, promesse de mariage non tenue, grossesse et incitation à l’avortement. Une relation amoureuse entre un jeune homme et une jeune femme, tous deux vingtenaires, se termine devant le tribunal.
Nous sommes à la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance à Casablanca. Un couple se tient au box des accusés. Un jeune homme, âgé de vingt-huit ans, poursuivi en état d’arrestation pour débauche et incitation à l’avortement, et son amante, âgée de vingt ans, poursuivie en état de liberté provisoire pour débauche.
Leur histoire a commencé de manière banale, dans un café proche de son domicile, lorsque leurs regards se sont croisés. Le lendemain, il l’a attendue près de son domicile. Lorsqu’elle en est sortie il l’a approchée lui déclarant que son regard l’a touché en plein cœur la veille. Séduite par ses paroles, elle lui a donné son numéro de téléphone. Leur relation s’est vite accélérée. Un premier rendez-vous a eu lieu. Lors du deuxième il l’a invitée chez lui. Elle n’a manifesté aucun refus. Elle l’a accompagné à son appartement et leur premier contact physique a eu lieu. Durant toute la première semaine, elle l’accompagnait quotidiennement chez lui pour faire l’amour. Et lors de cette première semaine, il lui a avoué ses sentiments tout en lui promettant de l’épouser. Ce n’est qu’une question du temps, lui a-t-il assuré.
Mais après une cinquantaine de jours plus tard, un fait nouveau va tout faire basculer. Elle a découvert qu’elle était enceinte. Que devait-elle faire ? Du coup, elle a téléphoné à son compagnon et l’a informé de cette nouvelle. Au départ, il lui a demandé de le laisser réfléchir pour trouver une solution. Lors de leur rencontre, elle lui a demandé de se présenter à sa famille pour la demander en mariage. Mais il a refusé l’idée d’officialiser leur relation tout en lui proposant d’avorter. Une proposition qu’elle a rejetée en bloc. Au fil des jours, sa grossesse est devenue visible.
Dos au mur, elle a révélé à sa famille son histoire avec le jeune homme. Sa famille l’a contacté pour lui proposer le mariage. Mais sa réponse était choquante. S’il a reconnu sa relation avec elle et le partage du même lit, il a nié toute implication dans la perte de sa virginité tout en mettant en doute sa paternité. Dès lors, la jeune femme n’avait d’autre choix que de recourir à la justice. Une enquête a été diligentée par la police et une expertise médicale a été effectuée par un médecin légiste. Le rapport d’expertise a conclu qu’il y a effectivement une grossesse, mais la défloration est ancienne et remonte à plus d’une année.
Autrement dit, le jeune homme a été blanchi. Tous deux ont été traduits devant le procureur du Roi qui a maintenu le jeune homme en état d’arrestation et la jeune femme en état de liberté provisoire.
Après l’examen de l’affaire et les délibérations, le tribunal a condamné le jeune homme à un an de prison ferme alors que la jeune fille, jugée coupable pour débauche, a écopé de trois mois de prison avec sursis.














