Mais quelle mouche a piqué ce père de famille, quinquagénaire, pour commettre un triple meurtre à Sidi Bou Othmane relevant de la province de Rhamna et se situant à 32 km au nord de la ville de Marrakech sur la route nationale n°9 ?
Avec son caractère pacifique et sa tranquillité, ce réparateur des deux-roues jouissait d’une bonne réputation ; tout le monde le respectait et l’estimait. Seulement, le voilà qu’il emprunte, le matin du samedi 13 mai, le chemin qui mène au siège de la gendarmerie royale de Sidi Bou Othmane pour se tenir enfin devant le chef de la brigade. Calmement, il avoue avoir tué trois personnes. Difficile, pour une personne ordinaire, de croire que cet homme, quinquagénaire, père d’une famille, sans problème puisse vraiment commettre un pareil crime. Mais, tout est possible pour un gendarme qui a plus d’expérience dans le monde des enquêtes judiciaires. C’est la raison pour laquelle il lui permet de s’asseoir et l’écoute attentivement. Le réparateur des deux-roues l’informe qu’il vient de perpétrer son troisième meurtre. Dès lors, le chef de la brigade décide de l’accompagner avec son staff sur les lieux. Il s’agit d’un atelier aménagé pour la réparation de l’électricité automobile. En y arrivant, les enquêteurs découvrent effectivement le cadavre d’un jeune homme poignardé au niveau de la poitrine. Il précise qu’il s’est armé d’un couteau et sans crier gare il a attaqué la victime, mécanicien automobile, ne lui laissant même pas le temps de se défendre, de demander de l’aide ou de s’enfuir. Quid des deux autres meurtres? Le mis en cause affirme aux enquêteurs qu’il s’agit d’un tourneur et un soudeur qu’il a tués jeudi 11 mai. Recourant à la ruse, il est arrivé à convaincre chacun d’eux de l’accompagner vers son petit dépôt situé non loin de chez lui sous prétexte qu’il avait besoin de l’aide pour des travaux. De bonne foi, le tourneur qui était la première victime l’a accompagné. A peine arrivés, le mis en cause s’est jeté sur le tourneur, lui a passé une corde autour du cou et l’a serrée avec force. Il ne l’a relâché qu’une fois qu’il a rendu l’âme. De la même manière il a mis fin à la vie du soudeur. En arrivant sur la seconde scène de crime, au dépôt, les enquêteurs ont remarqué que chacun des deux cadavres est pendu à une corde accrochée au plafond. Le mis en cause a précisé aux enquêteurs qu’il désirait les voir comme s’ils venaient de se suicider. Quant au mobile de ce triple meurtre, le mis en cause a expliqué que les trois victimes ont porté atteinte à un membre de sa famille en faisant propager des calomnies touchant son honneur. Sans aucun doute, ce prétexte ne convaincra personne.
