Elle s’appelle Laïla, non pas El Amiriya, l’héroïne de l’histoire d’amour du couple mythique arabe. Mais, il s’agit de Laïla S., une employée dans la ville d’El Jadida, âgée de quarante-trois ans. Et si Laïla El Amiriya a pu avoir son «Qayss Ibn El Moulawah» qui l’aimait follement au point qu’il a perdu la raison, Laïla d’El Jadida a cherché partout son Qayss, qui tomberait follement amoureux d’elle. Mais en vain.
Certes, son parcours estudiantin et professionnel est relativement parfait : elle a décroché des diplômes et un emploi, elle est bien rémunérée, elle jouit d’une bonne réputation aussi bien dans son quartier que dans son travail, ses parents l’adorent follement, elle dispose d’une petite voiture, une Kia orange. En fait, elle n’a besoin de rien, sauf de l’âme sœur. La cherchera-t-elle? Ou l’attendra-t-elle ? Ou bien abandonnera-t-elle son rêve pour se consacrer uniquement à son emploi et à ses parents ? En fait, elle n’a pas pu prendre une décision finale. Elle a permis au Destin de «faire son jeu». Au fil des jours, Laïla a été croisée par un jeune homme, Mohamed B. Elle n’a pas joué l’ adolescente. Pour elle, à son quarante-troisième printemps, elle n’en a plus le temps et elle ne devait pas perdre ce qui lui restait. Laïla a pris un premier café avec Mohamed. Elle était très franche avec lui. Elle lui a expliqué qu’il doit rencontrer le plus tôt possible ses parents et la demander en mariage. Acquiesçant, Mohamed n’a pas perdu également le temps. Il s’est présenté, quelques jours plus tard, chez la famille de Laïla. Il était en compagnie de quelques personnes. Sont-elles membres de sa famille ? C’est ainsi qu’il les a présentées à la famille de Laïla. Une petite fête a été organisée. Et Laïla est devenue la fiancée de Mohamed. Depuis, elle se permettait de sortir librement en sa compagnie. Personne ne lui reprochait quoi que ce soit. Nous sommes le vendredi 24 septembre. Laïla était dans un café avec son fiancé. Ils discutaient, puis elle l’a invité à déjeuner le lendemain chez elle. Pourquoi pas ? Il a accepté l’invitation tout en lui affirmant que : «Ce serait une occasion d’avoir une idée sur les préparatifs du mariage». Le lendemain, samedi 25 septembre, Mohamed a frappé à la porte. Laïla lui a ouvert. Mohamed n’était pas seul. Il était en compagnie d’un jeune homme. Laïla les a accueillis chaleureusement. Ils ont pris ensemble le déjeuner. Vers 16 h, Mohamed a demandé à sa fiancée de faire tous les trois un tour à bord de sa voiture. Laïla n’a pas refusé. «Mais, laisse moi conduire la voiture», lui a-t-il demandé. C’était une simple demande qu’elle ne pouvait pas refuser. Au volant, Mohamed s’est tenu droit tout en lançant un sourire à Laïla qui se tenait à côté de lui. Alors que son ami occupait la banquette arrière. Mohamed a mis la voiture en marche. Il conduisait tout en causant avec sa fiancée et son ami. Il empruntait le chemin à destination d’Azemmour. A quelques kilomètres de Tnine Chtouka, il a arrêté la voiture. Pourquoi ? Il ne lui a pas répondu. Il lui a demandé de garder le silence. Tout d’un coup, il a brandi un couteau. «Descends ou je te tue», lui a-t-il ordonné sur un ton sévère. Quand elle a résisté, il a ouvert la portière de la voiture et l’a jetée dehors tout en gardant son sac à main qui renfermait son téléphone portable et une somme d’argent. Une plainte a été déposée et Mohamed et son complice ont été traduits devant la justice.