Quand il lui a demandé de l’accompagner chez lui, cette adolescente n’a pas manifesté le moindre refus. Mal lui en prit. Elle y a perdu sa virginité.
Âgé de trente-et-un ans, ce jeune homme, célibataire, employé de son état, semble n’avoir jamais imaginé être dans un pareil état, au box des accusés, à la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Avant de se retrouver dans le gouffre d’un crime d’attentat à la pudeur sur une mineure ayant entraîné sa défloration, il croyait qu’une relation amoureuse avec une adolescente est tout ce qu’il y a de plus normal tant que la fille est consentante.
«Elle m’a accompagné de son plein gré», assure-t-il à la Cour. Mais il ignore que le législateur marocain a culpabilisé toute relation avec une mineure selon les dispositions du code pénal dont l’article 484 stipule que : «Est puni de l’emprisonnement de deux à cinq ans tout attentat à la pudeur consommé ou tenté sans violence, sur la personne d’un mineur de moins de dix-huit ans, d’un handicapé ou d’une personne connue pour ses capacités mentales faibles, de l’un ou de l’autre sexe». Quant à l’article suivant, 485, il stipule que : «Est puni de la réclusion de cinq à dix ans tout attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violences contre des personnes de l’un ou de l’autre sexe. Toutefois si le crime a été commis sur la personne d’un enfant de moins de dix-huit ans…, le coupable est puni de la réclusion de dix à vingt ans».
Ayant croisé l’adolescente, seize ans et demi, au centre-ville, il a engagé avec elle une conversation, il l’a invitée à prendre ensemble un café. Ayant accepté il lui a proposé de l’accompagner chez lui, dans une chambre avec voisin situé en ancienne médina. Elle n’a pas hésité une seconde. Ils ont eu une relation sexuelle à la suite de laquelle elle a perdu sa virginité. En fait, il ignore qu’elle n’assume aucune responsabilité étant mineure. Alors que pour lui il s’agit d’un détournement selon les dispositions de l’article 475 du code pénal qui stipule que : «Quiconque, sans violences, menaces ou fraudes, enlève ou détourne, ou tente d’enlever ou de détourner, un mineur de moins de dix-huit ans, est puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 200 à 500 dirhams».
«C’est elle qui m’a laissé faire», insiste-t-il.
Quant à elle, elle explique à la Cour qu’il lui a demandé de l’accompagner chez lui pour lui donner à titre de cadeau une montre. Seulement, lorsqu’ils sont entrés à la chambre, il lui a donné un verre de lait et qu’elle n’a pas tardé à perdre connaissance. Quand elle s’est réveillée elle a remarqué qu’elle était sans pantalon et sans maillot ainsi que du sang sur sa partie intime. Il lui a promis de la demander en mariage, poursuit-elle. Mais voyant qu’il n’a rien fait, elle a révélé le secret à sa mère. Une plainte a été portée contre lui et il a été arrêté.
Verdict : huit ans de réclusion criminelle.