Nous sommes à Chemaïa, dans la région de Youssoufia, dans la province de Safi. De coutume, les lycéennes qui séjournent à l’internat du lycée El Qods, situé à la rue El Oumma, quittent, le samedi tôt, leurs chambres pour rejoindre leurs familles. Il était 6h30 quand les premières lycéennes se sont déjà apprêtées, ce samedi 16 octobre, à emprunter leurs chemins. Elles ont eu l’impression qu’un être humain gisait à terre. Par curiosité, elles se sont approchées de lui. Elles ont découvert qu’il s’agissait effectivement du corps d’un être humain. Pétrifiées, les filles sont restées clouées à leur place. Elles ne savaient pas quoi faire. L’une d’elles est retournée à l’internat et a informé la responsable. Un coup de téléphone était suffisant pour mobiliser les éléments de la gendarmerie royale. Ils sont arrivés un quart d’heure après avoir été alertés. En effet, ils ont constaté le corps d’un homme, quinquagénaire, gisant dans une mare de sang, plus ou moins coagulé et présentant une blessure au niveau de son épaule gauche. Qui est-il? Rapidement, les habitants du quartier qui venaient de se réveiller sortent de chez eux pour savoir ce qui se passait. Il l’ont identifié. Il s’agit d’un célibataire, âgé de cinquante-quatre ans, qui occupait seul le domicile devant lequel son cadavre a été retrouvé. Quelqu’un l’a tué et l’a jeté dehors ? Se bagarrait-il en dehors de chez lui avec quelqu’un au point d’y laisser sa peau ? Qui est son meurtrier ? Pourquoi l’a-t-il tué ? Plusieurs questions qui sont restées, au début de l’enquête, sans réponse. Parce que ses voisins n’ont rien remarqué. Les enquêteurs sont entrés au domicile de la victime. Au deuxième étage, ils ont remarqué plusieurs bouteilles de bières. Se soûlait-il seul ou en compagnie d’autres personnes ? Un habitant du quartier a révélé aux enquêteurs : «Je l’ai vu hier, vendredi, en compagnie de trois jeunes hommes. Il était sous l’effet de l’alcool. Ils le saisissaient pour le faire tenir debout… Je les connais et je peux vous les indiquer». Le témoin a indiqué aux gendarmes les trois jeunes. Ils demeuraient non loin de chez la victime. Ils ont été interpellés et soumis aux interrogatoires. Ils ont reconnu avoir croisé la victime qui titubait et n’arrivait pas à se tenir sur ses pieds. Ils ont ajouté qu’ils l’ont conduit jusqu’à chez lui. Après quoi, ils ont rebroussé chemin. Ils ont, tous les trois, affirmé qu’ils n’ont pris aucun verre avec lui. Pendant qu’ils étaient en train de les interroger, un jeune homme les a rejoints. Il était en compagnie de son frère. «J’ai des nouvelles à propos de cette affaire», a-t-il martelé. Lesquelles ? Sa réponse a perturbé les enquêteurs : «Voilà mon frère était en compagnie du défunt avant sa mort». Les enquêteurs ont fixé son frère qui semblait être encore sous le choc. Avec un signe de tête, il a confirmé les propos de son frère. Les enquêteurs l’ont menotté et l’ont conduit au commandement. Là, il a avoué qu’il avait rejoint la victime qui était en état d’ivresse. Tous les deux se sont enivrés. À un moment donné, la victime a touché les fesses de son ami. Celui-ci lui a poussé la main. Seulement, la victime l’a sollicité clairement de partager avec lui le même lit. Énervé, le jeune homme s’est apprêté à partir. Mais, le quinquagénaire l’a blessé avec un couteau. Le jeune homme a saisi un tesson d’une bouteille de bière et a tenté de le blesser. En reculant, la victime n’a pas fait attention au balcon. Et elle a culbuté du deuxième étage vers la rue, poussant par conséquent son dernier soupir.