Bien élégant, Omar est rentré dans une agence de location de voitures à Agadir. Il s’est présenté devant l’un des employés. « J’ai besoin d’une Fiat Uno», demande-t-il avec un sourire aux lèvres. Après avoir reçu les documents nécessaires et un chèque portant la somme d’argent pour la location de la voiture durant une semaine, l’employé lui a remis les clés du véhicule. D’un air hautain, Omar est monté dans la voiture et a démarré à toute allure. L’échéance expire et la voiture n’a pas été remise à l’agence. Omar ne donne aucun signe de vie. Pourquoi ne l’a-t-il pas remise à temps ? Avait-il eu des problèmes personnels ou professionnels qui l’ont empêché de la rendre à l’agence ? S’il en avait eus, pourquoi n’a-t-il pas téléphoné aux responsables pour les aviser?
Entre-temps, une plainte a été déposée à ce propos par le responsable de l’agence de location de voitures en question auprès de la police judiciaire d’Agadir. Et une enquête a été diligentée aussitôt pour tirer l’affaire au clair.
Le résultat des investigations menées par les enquêteurs concernant la vérification des documents livrés par Omar à l’agence était étonnant. D’une part, le chèque a été volé et falsifié. Et d’autre part, tous les autres documents y compris la photocopie de la carte d’identité nationale étaient faux.
Entre-temps, les enquêteurs de la police judiciaire ont été avisés pour entamer une enquête sur la disparition d’une voiture contenant des appareils électroniques d’une valeur globale de plus de 300 mille dirhams. Quelle est la relation qui existe entre la disparition de Omar avec la voiture louée et la voiture volée ?
Selon l’enquête policière, la deuxième voiture était suivie par la première avant de disparaître. L’enquête a également révélé que Omar et deux autres complices guettaient, à bord de la Fiat Uno la voiture chargée de la marchandise. Un moment plus tard, la voiture appartenant à un commerçant s’est arrêtée. Les deux compagnons de Omar sont descendus de la Fiat Uno et sont montés dans la voiture du commerçant pour la conduire à destination du garage situé au rez-de-chaussée de la demeure du frère de Omar.
Leur but était de revendre la marchandise et partager le butin. Seulement, les limiers d’Agadir, qui se sont lancés sur leurs traces, sont arrivés à mettre la main sur Omar et huit autres mis en cause pour constitution d’une bande de malfaiteurs.
La perquisition effectuée dans leurs domiciles a permis la saisie de deux Fiat Uno dont celle qui a été louée à l’agence, d’une Ford, d’une dizaine de téléphones portables, de 45 récepteurs numériques, 10 moteurs de paraboles, 7 appareils vidéos, 10 radio-cassettes de voitures et plusieurs d’autres appareils électriques et électroménagers et différents carnets de chèques.
L’enquête policière a révélé que le chef de cette bande de malfaiteurs s’appelle Essahraoui, un repris de justice spécialisé depuis trois ans dans le vol de voitures.
Arrêté, ce dernier a avoué avoir perpétré une trentaine de vols de voitures dans les différentes villes marocaines. Ce malfrat notoire a daclaré également avoir vendu plusieurs carnets de chèques bancaires qu’il trouvait à l’intérieur des voitures volées à des faussaires et escrocs. Les autres membres de la bande ont reconnu avoir participé à plusieurs vols de voitures.
Ils ont également daclaré avoir arnaqué plusieurs agences de location de voitures et des hypermarchés. Les huit membres de la bande ont été traduits devant le parquet général près la Cour d’appel d’Agadir alors que deux autres sont toujours en état de fuite.