Il prétend avoir kidnappé l’enfant et réclame une rançon

Tous les habitants du douar Ouled Belaâguid relevant de la commune rurale Ouahat Sidi Brahim, préfecture de la ville de Marrakech, ne parlent que de la disparition de l’enfant Mohamed. Tout en soutenant ses parents, ils n’ont jamais imaginé que quelqu’un peut profiter du calvaire qu’ils éprouvent pour les arnaquer. C’est ce qui est arrivé aux parents de Mohamed qui est sorti de chez lui sans plus donner signe de vie.
Il était jeudi 4 août, vers 17 h, lorsque deux amis de l’enfant sont venus frapper à la porte de son domicile. Ils voulaient qu’il les accompagne pour cueillir du nerprun. Sa mère n’y voyait pas d’inconvénient. Quant à son père, courtier de taxis, il se trouvait à la station des taxis. Une heure, puis deux heures et enfin trois heures sont passées sans que l’enfant ne revienne. Alors qu’elle nourrissait de profondes inquiétudes, elle entend frapper à la porte. En l’ouvrant, elle voit uniquement les deux amis de son fils. Mais où est Mohamed ? demande-t-elle affolée. Les deux enfants lui racontent qu’il est allé chercher une bouteille en plastique qu’il devait remplir de nerpruns qu’il avait ramassés. Mais, il n’est pas rentré. A quel saint doit-elle se vouer ? Aussitôt, elle téléphone à son mari qui accourt à la maison.

Et les recherches sont lancées. Mais en vain. Les éléments de la gendarmerie royale de Sidi Brahim prennent l’affaire en main. Ils apprennent auprès du père de l’enfant disparu qu’il est «zouhri», autrement dit il présente des caractéristiques particulières qui permettent aux charlatans d’accomplir des miracles comme le déterrement des trésors gardés par les djinns. C’est pour cela que les enquêteurs favorisent l’hypothèse d’enlèvement Ce pendant, entre-temps, les parents ont reçu un coup de téléphone d’une personne qui se présente comme le ravisseur de l’enfant. Il leur réclame une rançon de 15 mille dirhams.

Ces derniers, tout en assurant à leur interlocuteur qu’ils vont lui chercher la somme demandée, se dépêchent d’informer les gendarmes. Avec l’aide précieuse de la Direction générale de la surveillance du territoire du Maroc (DGST), les gendarmes ont pu identifier le soi-disant ravisseur et connaître l’adresse de son domicile. Il s’est avéré qu’il habite à Tanger. Les gendarmes de cette ville se sont à leur tour mobilisés pour l’arrêter le mercredi 17 août. Il ne s’agit que d’un escroc qui a décidé de profiter de l’état psychique des parents. Quant à l’enfant, il est toujours porté disparu et les recherches continuent pour le retrouver.