Il simule un accident de circulation et permet à ses complices de dérober l’automobiliste

Dès que ces victimes arrivent au commissariat de police, elles apprenaient qu’aucun élément de la police ne les a répondu parce qu’il ne possède pas le téléphone portable dérobé.

Bande de malfrats : Aux quartiers de Rabat, notamment Agdal et Hay Riad, la vie suivait son cours tranquille, jusqu’à ce que les habitants se retrouvent plongés, bien malgré eux, dans une série d’accidents de rue aussi étranges que répétitifs. Derrière ces scènes en apparence banales, se cachait une bande bien organisée.

Tout commence par un simple accrochage : un jeune homme s’effondre devant une voiture, se plaint de douleurs et crie à l’inattention de l’automobiliste. Aussitôt, une jeune femme s’approche de la scène, accompagnée d’un autre jeune homme. Tous les deux jouent le rôle des médiateurs, rassurent et calment aussi bien la victime que le conducteur. La scène semble banale. Mais à peine quelques minutes plus tard, le conducteur, encore sous le choc, constate la disparition de son téléphone portable et de son portefeuille ou son sac. Et la victime, la jeune femme et son compagnon disparaissent. Ce sont eux les voleurs. Un scénario qui s’est répété cinquante-trois fois. Le cerveau de cette mise en scène est un trentenaire, originaire de Kénitra, déjà recherché pour plusieurs affaires similaires ; la simulation d’accident de circulation pour commettre des vols. En effet, avec sa compagne et un complice, il a choisi la capitale du Royaume, Rabat, pour fuir les radars des enquêteurs de la police judiciaire à Kenitra. En effet, le trio se déplaçait à bord de voitures de location, renouvelées presque chaque fois pour ne jamais être reconnus ou être repérés par les enquêteurs.

Chaque opération était minutieusement préparée et chaque détail réglé. Le cerveau de la bande avait même pensé à l’après l’acte de vol. Il profitait des appels des victimes cherchant à retrouver leurs biens dérobés en leur répondant effectivement sur leurs téléphones portables tout en leur prétendant être commissaire de police en fonction au 3ème arrondissement de la sûreté à Agdal. La voix rassurante, le ton officiel, il leur réclamait leurs identifiants iCloud pour les iPhone sous prétexte de confirmer leur identité tout en les sollicitant de le rejoindre au commissariat. Plusieurs victimes lui ont fait confiance pour lui dicter le code. Et c’est là qu’il arrivait à débloquer plusieurs téléphones et les revendait ensuite à des receleurs. Dès que ces victimes arrivent au commissariat de police, elles apprenaient qu’aucun élément de la police ne les a répondu parce qu’il ne possède pas le téléphone portable dérobé. Aussitôt, une enquête policière a été ouverte, les investigations ont été lancées, les vidéosurveillances de la ville ont été examinées et la piste des voitures louée et utilisées par les membres de la bande a été remontée. Et l’identité de l’un des trois suspects qui a loué l’une des voitures a été révélée par un agent d’une agence de location de voitures.

Mercredi 30 juillet, la police a mis fin à l’activité des trois membres de cette bande en les arrêtant et le samedi 2 août, ils ont été traduits devant le parquet général près la Cour d’appel de Rabat qui les a maintenus en détention préventive.