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Il tue l’amant de sa mère

Quand Fatna a ouvert, ce matin de la mi-janvier, la porte de sa demeure à Benslimane, elle fut surprise par son frère qui s’est assis sur le seuil. Il est son aîné, sexagénaire, père de huit enfants. De temps en temps, il lui rend visite. De coutume, il frappe à la porte. Elle l’a appelé mais il n’a pas répondu. Et lorsqu’elle lui a touché l’épaule, il s’est renversé sur le dos. Fatna a lancé un cri strident au point que ses voisins sont sortis pour savoir ce qui se passe. Le sexagénaire était déjà corps sans âme. Une mort naturelle ? Les agents de la police judiciaire de Benslimane ont été alertés. Ils se sont dépêchés sur les lieux. Ils ont constaté deux blessures; une au niveau de son ventre et l’autre au niveau de son appareil génital. Bref, ils ont déduit qu’il s’agissait d’un crime. Qui l’a perpétré et pourquoi ?
Les investigations menées par les limiers de Benslimane ont été soldées par l’identification de la personne qui a conduit le sexagénaire jusqu’à la porte de la demeure de sa sœur. Il s’agit d’un quinquagénaire, père de famille, ami du défunt. Est-il le meurtrier ? D’ailleurs, il était l’unique suspect dans l’affaire quand il a été arrêté. Mais il a clamé son innocence. Il a expliqué aux enquêteurs que le défunt est arrivé chez lui, il y a trois jours. Le sang coulait de ses blessures, a-t-il ajouté. Qui l’a poignardé ?
«Il m’a affirmé qu’il avait été poignardé suite à un règlement de compte par une personne dont l’identité n’a pas été connue», a ajouté l’ami.
Ce dernier a précisé que le défunt s’était abstenu de recourir à la police pour dénoncer son agresseur.
«Quand son état s’est détérioré, je l’ai emmené jusqu’à la maison de sa sœur et j’ai rebroussé chemin…», a-t-il affirmé.
Bien que les enquêteurs n’aient pas cru l’ami du défunt, ils ont continué leurs minutieuses investigations. Et ils sont parvenus à conclure que le défunt entretenait une relation amoureuse avec une femme divorcée. Elle a été interpellée et a été mise en cause. Certes, elle a clamé son innocence. Mais qui l’a tué si ce n’est ni elle ni l’ami ?
Le vendredi 21 janvier. Un jeune homme, la trentaine, est arrivé au commissariat de police.
«Je suis le fils de la femme que vous accusez de meurtre», a-t-il répondu à un policier.
Le jeune homme est entré au bureau de la brigade chargée de l’affaire. Il était assis sur une chaise avant de cracher le morceau : «C’est moi le meurtrier de l’homme…» Pourquoi? Le jeune homme a avoué l’avoir surpris avec sa mère en train de faire l’amour dans un terrain vague.
«Ma mère m’a dit qu’il l’a violée…», a-t-il ajouté sur un ton de regret. Mais les enquêteurs ont appris qu’il était son amant depuis belle lurette.
Le jeune homme a été traduit devant la Cour d’appel de Casablanca, poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Tandis que sa mère, elle, a été accusée de complicité.

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