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Il tue l’homme qui lui a balafré le visage

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Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Vêtu d’un T-shirt jaune et d’un blue-jean et chaussé d’une paire de sandales, Nouredine se tient dans le box des accusés. Droit dans ses bottes, mais les yeux hagards. Il ne semble pas réaliser qu’il est dans une salle d’audience, en train d’attendre son jugement pour le crime qu’il a perpétré par vengeance.
«Je n’ai pas pu supporter de voir son visage sans la moindre estafilade alors que le mien était déformé», a-t-il répondu au  président de la Cour qui lui demandait la raison pour laquelle il avait assassiné son voisin.
L’origine du drame : une rixe dans un café de l’ancienne médina, à Casablanca, l’opposant à Mohamed suite à un échange de propos injurieux. Un incident banal, un échange de propos assez vifs, puis la tension qui monte et les voix avec. Une injure puis une autre, un gros mot puis un autre, … puis l’un des protagoniste, décide d’en découdre avec l’autre. Aux échanges verbaux succède l’échange de coups. 
Agé de trente ans, Mohamed prend facilement le dessus sur Nouredine qui n’est âgé, lui, que de dix-sept ans. Préalablement, il lui a asséné un coup de couteau au visage.
Nouredine s’en est sorti avec une difformité faciale qui allait lui pourrir la vie. Mais, à mesure que le temps passait, il donnait l’impression d’avoir accepté son sort. Ce n’étaient qu’apparences. En réalité, sa haine ne cessait de croître. Tel un torrent impétueux, il sentait la colère monter en lui, chaque fois qu’il passait devant le café qui a vu son sang couler. Il voulait se venger. A n’importe quel prix. Un sentiment qui devenait des plus violents, à chaque fois qu’il se regardait dans un miroir. Jamais, il ne pardonnera à son bourreau de lui avoir zébré le visage de ces coups de couteau qu’il n’a pu éviter et qui l’ont transfiguré. Jamais, non plus, il n’oubliera ces quelques secondes au cours desquelles sa vie a basculé. Il se les remémore à chaque minute, chaque jour et chaque nuit. Une sorte de film défile en boucle dans sa tête. Constamment, parfois en accéléré et parfois au ralenti. Au point qu’il a failli en devenir fou. Alors pour apaiser ses vieux démons, il décide de passer à l’action. Le désir de vengeance était tenace et celle-ci était à sa portée. Il savait où son ennemi logeait. Il connaissait ses habitudes, ses fréquentations. Bref, il savait tout de lui. Il lui fallait uniquement choisir le moment et le lieu où il l’attaquera. Ce sera le jour même.
Le soir, quand Mohamed est sorti de chez lui pour faire ses courses et rendre visite, comme à l’accoutumée, à quelques amis, il ne savait pas qu’il avait rendez-vous avec la mort. Tapi derrière une porte, Nouredine le guettait. Quelques mètres plus loin, ce fut le drame : un coup de couteau qui a raté sa cible, une rixe, un second coup de couteau qui atteint Mohamed au ventre et le début d’une longue agonie, puis la mort. Transporté à la morgue pour subir une autopsie, le médecin légiste dressera un constat des déchirures mortelles au niveau de l’estomac et conclura qu’elles furent la cause de sa mort. Nouredine qui a avoué son crime a dit regretter de s’être laissé emporter par son désir de vengeance. Déclaré coupable d’homicide volontaire avec préméditation, il a donc bénéficié des circonstances atténuantes : dix ans de réclusion criminelle.

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