Il tue pour défendre son petit frère

Mohamed est né en 1970, à Hay Mohammédi, à Casablanca. Pour ses parents démunis, il était leur grand espoir de tourner le dos à la misère. Au fil des années, quatre frères et sœurs sont nés. La vie est devenue de plus en plus dure. Mohamed ne s’en est rendu pas compte. Il était encore cet enfant qui jouait et bavardait avec ses camarades sans se soucier de quoi que ce soit. Mohamed a décroché son baccalauréat est s’est, ensuite, inscrit à la Faculté des lettres et des sciences humaines. Mais, il n’a pas pu continuer jusqu’au bout. La misère ne permettait pas à son père de supporter les frais de l’université : livres, transport…
Mohamed ne pouvait pas rester les bras croisés, à attendre que ses parents lui donnent quelques sous alors qu’ils ont besoin de son aide. Il a, alors, décidé de se débrouiller pour trouver un emploi. Mohamed a économisé une petite somme d’argent pour acheter quelques articles. Il est devenu marchand ambulant. Avec son courage et sa dignité, il a vite imposé sa présence au souk et su fidéliser ses clients. Seulement voilà, ce bon début ne continuera pas ainsi. Mohamed a tout perdu en un clin d’œil.
C’était le coucher du soleil, en ce jour du mois de mars.
Mohamed était accompagné de son frère, Rachid. Ils s’apprêtaient à quitter le souk, pour rentrer chez eux lorsqu’un voyou s’est attaqué à eux, un coutelas à la main. Sous l’effet de la drogue, le ton menaçant, il a demandé à Mohamed de lui donner une somme d’argent.
Mohamed et son frère ne lui ont pas prêté attention. Ils ont continué à emballer leur marchandise. Le voyou devenait de plus en plus menaçant. Il s’est avancé vers eux. D’un geste rapide, le voyou a attrapé Rachid par le cou et a continué à menacer Mohamed. Que devait-il faire ? Chaque seconde qui passait pesait sur le sort de Rachid. Emporté par la colère, Mohamed a reculé, puis a demandé au voyou de relâcher son frère. Mais l’agresseur n’entendait que les échos de ses menaces. Mohamed a lancé un regard menaçant à l’agresseur. Et tout d’un coup, il a bondi sur lui comme une bête féroce sur sa proie. Mohamed a arraché le coutelas brandi par l’agresseur. Et comme un taureau enragé, il lui a asséné un coup au niveau de la tête. L’homme s’est effondré en criant. Mohamed lui a donné un second coup au ventre. Quelques passant sont intervenus. Mais trop tard.
L’agresseur a rendu l’âme. Et Mohamed a été condamné par la chambre criminelle près la cour d’appel de Casablanca, à dix ans de réclusion criminelle. Les rêves de Mohamed n’étaient qu’un mirage.