Quarante-huit heures dramatiques à Sidi Bennour. L’irréparable s’y est produit bien que les éléments de la gendarmerie royale aient déployé un grand effort pour l’empêcher. Détails.
Au douar Chnanfa situé dans la commune rurale Ouled Amrane relevant de la province de Sidi Bennour, personne n’a cru un jour que ce jeune homme pouvait péter les plombs et commettre l’irréparable. C’est malheureusement ce qui est arrivé le jeudi 9 janvier. Alors qu’il était chez lui en compagnie de sa mère qui, selon les mauvaises langues, n’est pas celle biologique, et sa fille, âgée à peine d’un an et deux mois, il a été pris d’une soudaine hystérie. Son épouse, quant à elle, a emballé ses effets vestimentaires et est partie après s’être disputée avec lui. En fait, ils n’ont jamais contracté un acte de mariage, ils vivaient en concubinage.
Mais, tout le monde au douar les considérait comme mariés. Certes, ses voisins qui n’ont rien compris à ce qui lui est arrivé ont tenté d’intervenir pour le calmer. Malheureusement, un couteau à la main, il a commencé à menacer de tuer sa fille si quelqu’un osait s’approcher de son domicile. Craignant le pire, un agent d’autorité a alerté les éléments de la gendarmerie royale. Ils se sont dépêchés aussitôt sur la scène. La situation était délicate. Les gendarmes ont encerclé les lieux. Des négociations ont été engagées avec le père de la fille afin que les choses ne tournent pas mal. En fait, ils ont même répondu favorablement à sa demande concernant la présence de sa femme qui était à Moulay Bousselham qui relève de la province de Kenitra. A cette dernière, il a demandé de retirer sa plainte contre lui concernant la violence tout en renonçant à la garde de la fille et à la pension alimentaire. Après avoir consulté le parquet général, les limiers ont adhéré à sa demande. Et pourtant, il a continué à séquestrer sa mère et sa petite fille. Il ne voulait pas les libérer.
Les gendarmes ont préféré temporiser. Mais après vingt-quatre heures il n’a pas paru épuisé ou résigné. Il a continué à menacer de tuer la fille et sa mère si on l’attaquait. Ils ont dû patienter encore des heures. Cependant sa mère et sa fille ne supportaient plus la faim et la soif. Les gendarmes lui ont demandé de leur donner à manger et à boire. Mais en vain.
Samedi matin, 11 janvier, les limiers de la gendarmerie royale ont pris la décision de mettre fin à leur souffrance. Mais il a anticipé leur attaque en plantant son couteau en pleine poitrine de sa fille. Les gendarmes sont aussitôt intervenus et ont réussi à sauver la mère. Une ambulance a évacué la fille vers le service des urgences de l’hôpital provincial à Sidi Bennour.
Mais elle a rendu l’âme avant d’y arriver. Quant au père, il a été arrêté et maintenu en garde à vue avant d’être traduit devant le parquet général près la Cour d’appel d’El Jadida.
A-t-il réagi ainsi pour la simple raison que sa femme avait porté plainte contre lui ? «Non», a-t-il répondu aux enquêteurs. En fait il la soupçonnait de le tromper avec quelqu’un d’autre, mais sans avoir de preuves.