Il tue son bourreau sexuel et écope de 20 ans de réclusion criminelle

A la merci d’un trafiquant de drogue, repris de justice de son état, qui profitait de son corps durant huit ans, c’est-à-dire lorsqu’il avait dix ans, il a décidé enfin de se libérer en tuant son bourreau.

Se tenant debout au box des accusés, à la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, ce jeune homme, âgé de dix-huit ans, semble ne pas regretter d’avoir mis fin à la vie d’un sbire du quartier. Tout s’est passé très vite, précise le mis en cause devant les magistrats de la chambre criminelle.
«Je n’avais pas d’autre choix, M. le président… Il voulait que je lui cède chaque fois qu’il me demande… Je ne supportais plus ses comportements », déclare-t-il à la Cour.
La victime était un drogué, soûlard et trafiquant de drogue et de boissons alcoolisées, sans foi ni loi. Tous ses voisins l’évitaient comme la peste. Agé de trente-six ans, il a déjà purgé deux peines d’emprisonnement ferme pour trafic de drogue et de boissons alcoolisée et coups et blessures.

«J’avais dix ans lorsqu’il m’a détourné pour la première fois», a affirmé le mis en cause.
Son histoire avec ce repris de justice remonte à huit ans, selon ses déclarations devant les trois magistrats de la chambre criminelle. Autrement dit, le début de cette histoire a commencé en 2015 lorsque le mis en cause n’avait que dix ans. La victime en avait vingt-huit quand, sous l’effet de l’alcool et de la drogue, il a conduit l’auteur du crime vers son foyer parental. Il l’a menacé de meurtre s’il ne l’accompagnait pas. N’ayant pas le choix, puisque tout le monde le craignait, l’adolescent a gardé le silence et l’a suivi. A l’intérieur du foyer conjugal, il l’a mis sur le lit, l’a dévêtu et abusé de lui. Avant de le relâcher, il l’a menacé une fois encore pour qu’il garde le secret. Depuis, il n’arrêtait pas de profiter de son corps. L’enfant devient adulte mais le sbire ne le lâche pas. Au contraire, il lui disait qu’il ne se séparerait jamais de lui, parce qu’il l’aimait, lui assurait-il.

Mais le mis en cause a décidé un jour de mettre fin au calvaire qu’il endurait. Il ne supportait plus d’être l’objet sexuel de ce trafiquant de drogue. Dès que ce dernier lui a demandé de l’accompagner chez lui, il n’a pas tardé à le suivre. En y rentrant, le trafiquant de drogue a commencé à se déshabiller lorsque l’adolescent a fait sortir un couteau qu’il dissimulait sous ses vêtements et lui a asséné six coups mortels puis il s’est rendu chez la police et a tout avoué.
«Quelle que soit la durée de la peine, je l’accepte tranquillement», affirme-t-il lors de son dernier mot devant la Cour qui s’est retirée ensuite pour les délibérations.
Verdict : Vingt ans de réclusion criminelle.