Il tue son épouse à Taza et disparaît

Ce quadragénaire est-il l’auteur de ce crime qui a coûté la vie à son épouse à Taza ? En l’arrêtant et le soumettant aux interrogatoires, il se disculpe. Mais pourquoi a-t-il disparu ?

Nous sommes le lundi 12 mai. Le téléphone de cette jeune femme qui demeure à Taza sonne. C’est sa mère qui demeure à Azrou qui la demande. Une conversation s’engage normalement entre une mère et sa fille. Seulement, avant de raccrocher, la jeune femme informe sa mère qu’elle va la rejoindre le mercredi ou le jeudi, 14 ou 15 mai.
Lorsque cette jeune femme s’est mariée à un jeune homme, un peintre de bâtiment, originaire d’Errachidia, elle a quitté sa ville natale Azrou pour rejoindre son mari à Taza où il gagne sa vie. Sous le toit d’un logement de fonction situé au lycée Al-Cadi Ayyad pour l’enseignement traditionnel, à Taza, ce couple a commencé la vie conjugale.

Il s’agit d’un établissement scolaire qui a été abandonné depuis plusieurs années. Selon les habitants de la ville, ce lycée qui semble être un patrimoine historique à Taza a été fermé initialement pour être réhabilité, notamment après l’apparition des fissures sur les murs et les toits des classes avec l’intention, par la suite, de le rouvrir. Malheureusement, il n’a jamais été rénové, ni rouvert, mais il a été négligé et laissé à l’abandon. Mais pourquoi ce couple y demeure alors que l’épouse n’est pas une fonctionnaire de l’enseignement, elle est juste une femme au foyer, ni l’époux également ? En effet, les mauvaises langues disent qu’un gardien du lycée abandonné aurait loué une partie du logement de fonction contre une somme d’argent mensuelle.

En effet, le jeudi 14 mai passe sans que la jeune femme ne rejoigne sa mère à Azrou. Les deux jours qui s’ensuivent vendredi et le samedi également, elle ne donne toujours pas signe de vie. Elle lui téléphone. Il sonne sans réponse. Elle appelle également par téléphone son beau-fils, lui également ne répond pas. Qu’est-il arrivé à sa fille ? Elle n’en a pas la moindre idée. Redoutant qu’un malheur lui soit arrivé, elle oblige son fils à l’accompagner.

Le lundi 19 mai, cette mère et son fils quittent Azrou à bord d’un autocar qui parcourra près de 180 km avant d’arriver chez la jeune épouse à Taza. Ils arrivent à l’établissement scolaire abandonné et frappent à la porte du logement de fonction. Pas de réponse. Aussitôt, ils se rendent au commissariat de police. La mère explique au chef de la brigade que depuis quelques semaines sa fille et son époux ne s’entendaient plus. Le soir, les éléments de la police judiciaire se dépêchent sur le logement occupé par le couple. A la suite des instructions du parquet général, la porte a été fracassée. Ils y découvrent le cadavre de la jeune épouse en début de décomposition. L’époux qui a disparu également est aussitôt pointé du doigt. Il a été arrêté le même soir. Placé en garde à vue, il a été traduit, jeudi 22 mai, devant le parquet général qui l’a maintenu en détention préventive tout en l’accusant d’homicide volontaire.