Hassan ne se souvient de rien. C’est ce qu’il affirme devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca.
Il ne se rappelle ni de la jeune fille qui se tient à son côté ni de ce qu’il avait commis. Il déclare à la Cour qu’il était sous l’effet de la drogue, et par conséquent, il a tout oublié. En revanche, la jeune fille, âgée de vingt-deux ans, précise à la Cour qu’il était tout a fait conscient quand il lui a coupé le chemin. Les larmes aux yeux, elle raconte qu’elle était de retour de son emploi quand Hassan surgit devant elle armé d’un couteau. Sans lui laisser l’occasion de faire quoi que ce soit, il lui chuchote à l’oreille qu’il la désirait depuis plusieurs mois. En fait, il demeure non loin de chez elle, au quartier Sidi Othman, à Casablanca.
Elle ne l’a jamais vu, ni remarqué ses regards quand elle passait au quartier. Elle a précisé au président de la Cour qu’elle l’a supplié de la relâcher pour rentrer tranquillement chez elle. Mais, il ne voulait rien entendre. Il l’a conduite vers un cagibi, après l’avoir violemment giflée pour qu’elle y rentre. Là, il l’a dénudée et a abusé d’elle.
Hassan, âgé de vingt-et-un ans, fixe la victime comme si elle racontait une histoire dont le principal protagoniste était une autre personne et non lui. Et il continue à se disculper. Mais, la jeune victime ajoute que le matin, il lui demanda de rentrer chez elle. Après quoi, accompagnée de sa mère elle se dirige au commissariat pour porter plainte. Et Hassan a été arrêté. Devant la police, il a avoué avoir conduit la jeune fille pour abuser d’elle dans un cagibi.
De même, devant le parquet général et le juge d’instruction, il a avoué son crime. Mais, il a tout rejeté devant la Cour qui l’a jugé tout de même coupable pour kidnapping, séquestration et viol et l’a condamné à dix ans de réclusion criminelle.
