Bien qu’elle n’ait que trois ans et qu’elle ait reçu des menaces comme d’autres fillettes accueillies par cette crèche située au quartier Aourida, à Kenitra, elle n’a pas gardé le silence. Dès son retour chez elle, cette fillette s’est jetée dans les bras de sa mère pour lui relater le calvaire qu’elle a vécu dans la crèche. Elle lui a confié que son directeur, qui en est également le propriétaire, l’a gardée dans son bureau et lui a fait des attouchements. La fillette a précisé à sa mère que cet octogénaire caressait son corps tout en mettant sa main dans sa partie intime. Il ne s’est pas contenté des attouchements, mais il a également déboutonné son pantalon pour lui demander de lui toucher son appareil génital. Cette mère de famille l’a conduite sur-le-champ à la police de la ville pour porter plainte. La fille a raconté toute l’histoire aux enquêteurs de la police judiciaire. Arrêté et maintenu en garde à vue puis soumis aux interrogatoires, le directeur de la crèche a nié tout en bloc.
Seulement, au fil de l’enquête policière, les langues de quatre autres filles se sont déliées et ont raconté à leurs parents ce qu’elles ont également enduré à la crèche. Ces filles, âgées également de trois ans, ont été conduites au commissariat pour porter plainte. Elles ont répété à la lettre ce que la première fillette a dit. Pour les obliger à lui céder sans raconter quoi que ce soit à leurs parents, ont-elles ajouté aux enquêteurs, ce pédophile recourait parfois à la tentation en leur achetant des bonbons et du yaourt et d’autres fois à l’intimidation.