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La CIN d’une femme morte au cœur d’une arnaque

© D.R

Son téléphone portable sonne. Elle, c’est une Marocaine résidant en France. L’appel provient du Maroc. «Allô!». C’est une voix féminine qui est à l’autre bout du fil. La femme qui vit en France ne reconnaît pas cette voix.   Étrange ! pourtant, au bout de quelques échanges, elle la reconnaît. C’est une proche qu’elle rencontre en famille à chaque fois qu’elle rentre au pays, chez elle, à Casablanca. Seulement, elles n’ont jamais conversé par téléphone.

Sans trop de bavardage, son interlocutrice lui demande de retourner vite chez elle, au Maroc, le plus tôt possible pour voir ce qui se passe sur le lot de terrain, d’une superficie de 122 m2, qu’elle avait acheté depuis quelques années au quartier El Ousra, Aïn Chok, à Casablanca.

Certes, depuis son achat, la MRE n’y a jamais rien fait construire. « Mais, j’ai remarqué qu’un bâtiment y était déjà construit, un R+2 », lui affirme-t-elle sur un ton sérieux. Quelques jours après, la MRE arrive au Maroc. Elle remarque effectivement ce qui est arrivé sur son lot de terrain et porte plainte. Les éléments de la  police du district d’Aïn Chok diligentent une enquête minutieuse. Il s’est avéré que l’acheteur, qui continue à construire sur ce lot de terrain une résidence de haut standing, gère une société appartenant à deux promoteurs immobiliers.

Convoqués, les deux promoteurs affirment avoir acheté le lot de terrain à une femme qu’ils ont rencontrée par le biais de trois «Samsars» (agents immobiliers). Ces trois derniers expliquent, à leur tour, aux enquêteurs, avoir fait  la connaissance de cette femme, la vendeuse, par le biais d’un autre Samsar qui n’a plus donné signe de vie. Les policiers font appel, lors de l’enquête, au notaire qui a dirigé la transaction. Celui-ci précise que sa cliente, la vendeuse, lui a remis tous les documents nécessaires pour que la transaction soit en règle.

Les policiers de la PJ se tournent, cette fois-ci, du côté des services de la conservation foncière. Là, ils arrivent à avoir la photocopie de la CIN de la femme vendeuse du lot de terrain dont l’adresse est à Azemmour.  Les policiers apprennent que la femme dont l’identité est inscrite sur la photocopie de la CIN est décédée depuis deux ans et que la photo n’était pas la sienne, mais celle d’une autre femme qui habite la même ville.

Interpellée, cette dernière avoue avoir été contactée par une femme qui l’a présentée à deux Samsars. Ces derniers lui ont proposé de leur permettre d’utiliser son identité et ses documents pour vendre un lot de terrain et ce, contre une importante somme d’argent. Elle a accepté la proposition et leur a remis sa CIN. Tous les deux se sont chargés du reste.

De son côté, la bonne femme s’est uniquement chargée de signer les documents nécessaires avec les acheteurs et empocher l’argent. Effectivement, elle a reçu, cash, lors de la transaction, une somme globale de 1.650.000,00 DH dont 350.000 DH en noir. Le reste était déclaré. La bonne femme  a pu acheter, avec l’argent qu’elle a touché, deux domiciles, l’un à 60.000 DH et l’autre 140.000 DH. L’enquête est toujours en cours pour tirer toute l’affaire au clair.

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