Crime ignoble
La quiétude d’un douar de la région de Khémisset a volé en éclats lorsqu’une femme, septuagénaire, a été retrouvée au fond d’un puits. Tout le monde a cru qu’il s’agissait d’un suicide. Mais l’autopsie a révélé qu’elle a été tabassée mortellement. Qui l’a tuée et pour quel mobile ?
Nous sommes dans l’un des douars situés dans la commune rurale Sidi El Ghandour qui relève de la province de Khemisset. En avril 2024, une mère de famille, septuagénaire, a disparu. Tout le monde au douar s’est mis à sa recherche. Où peut-elle être ? Aurait-elle quitté le douar ? La réponse ne tarde pas puisque son cadavre a été retrouvé au fond d’un puits, non loin de son domicile. Cela a tout l’air d’être d’une mort accidentelle mais c’est l’autopsie qui jugera. Mais en attendant, la thèse du suicide s’est répandue au douar. Et c’est son fils aîné lui-même qui corrobore et appuie cette thèse.
Alertés, les éléments de la gendarmerie royale se sont dépêchés sur les lieux. D’abord, le cadavre a été repêché du puits par les éléments de la protection civile. Et une enquête a été ouverte aussitôt par les éléments de la gendarmerie royale qui se sont dépêchés sur les lieux une fois alertés. Le cadavre a été évacué vers la morgue pour qu’il soit soumis à une autopsie médicale. Les conclusions du rapport médico-légal ont été sans appel : le cadavre présente plusieurs traces de coups et de blessures avec une arme blanche. Bref, la piste du suicide est écartée définitivement et c’est vers le fils aîné que se tournent les regards puisqu’il a essayé de convaincre tout le monde de cette thèse. Les enquêteurs veulent le soumettre à un interrogatoire serré. Mais sentant le danger, il a disparu. Deux mois plus tard, en juin 2024, il a été arrêté à Khémisset et placé en garde à vue en compagnie de son frère cadet.
Selon les éléments du dossier, le suspect, vingtenaire, ayant de multiples antécédents en matière de trafic de drogue, violence, vols et agressions sur ascendants, a poignardé sa mère après qu’elle a refusé de lui remettre de l’argent pour acheter de l’alcool et la drogue. La victime, encore en vie selon les déclarations du mis en cause, a ensuite été jetée dans le puits dans une ultime tentative de maquiller le meurtre en suicide. Au terme de l’enquête, le principal suspect a été placé en détention provisoire et poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation. Son frère cadet, arrêté pour non-dénonciation de crime, a finalement bénéficié de la liberté provisoire.
Une année et demie plus tard, au mois d’octobre dernier, les deux frères ont comparu devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat. Après les interrogatoires, les débats et les délibérations, la Cour a rendu son verdict : condamnation du fils meurtrier à la réclusion criminelle à perpétuité, tandis que son frère a été acquitté.














