La perpétuité pour un meurtrier de son épouse

N’admettant pas que son épouse qui le trompait purge uniquement une peine d’emprisonnement, il retire sa plainte et elle est relâchée, mais c’était pour se venger de ses propres mains.

Père de famille, âgé de quarante-trois ans, il se tient au box des accusés, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, poursuivi, en état d’arrestation, pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Bref, il a mis fin à la vie de son épouse et mère de ses deux enfants, âgés respectivement de douze et de dix-huit ans. En effet, il y a une vingtaine d’années qu’ils ont fondé leur foyer conjugal, il avait vingt-et-un ans et elle en avait dix-huit. Comme il a affirmé à la Cour, leur relation a commencé par un coup de foudre alors qu’ils se croisaient de temps en temps à leur quartier. Ils n’ont pas perdu le temps pour être sous le même toit puisqu’il en avait les moyens étant donné qu’il faisait du commerce. Et ils formaient un couple exemplaire. C’est du moins ce que croyaient leurs voisins. Loin de là. Ce qui passait derrière les quatre murs de leur foyer conjugal, après quelques années de mariage, ne correspondait nullement à l’image qu’ils tentaient de donner à leurs voisins et leurs familles.

«Je ne sais pas ce qui lui est arrivé au fil des années», explique-t-il à la Cour tout en précisant qu’elle était une épouse sans problème qui prenait soin de son foyer. Seulement, il ignorait quelle mouche l’a piquée pour qu’elle change de comportement.
«Je ne lui ai jamais demandé pourquoi elle a changé», répond-il à l’une des questions que lui propose le président de la Cour.

Au fil du temps, les mauvaises langues l’ont informé qu’elle le trompait. Au départ, il n’a pas cru leurs paroles. Mais, il devait quand même s’en assurer. Informé sur le domicile qu’elle fréquentait en compagnie de son amant, il a alerté la police qui a effectué une descente. Seulement, il a retiré sa plainte pour qu’elle soit relâchée. Son amant, quant à lui, un célibataire, a purgé une peine d’emprisonnement de six mois ferme pour complicité à l’adultère. En effet, tout le monde a cru qu’il lui a pardonné. Mais dès qu’elle a rejoint son foyer conjugal, il a commencé à la violenter avant de s’armer d’un couteau et lui asséner des coups. Elle n’a pas tardé à rendre l’âme. Après quoi, il s’est livré de son plein gré à la police.Verdict : La peine à perpétuité.