Ce n’est que sept mois après la découverte du cadavre d’un étudiant universitaire à la plage rocheuse à Sidi Bouzid que les gendarmes sont arrivés à tirer l’affaire au clair en arrêtant une proxénète, auteure principale du crime et ses deux complices.
Nous sommes le samedi 11 juin 2022. Le cadavre d’un jeune homme a été retrouvé, le matin, par des riverains, au niveau de la plage rocheuse située au niveau de la 5ème tranche à la station balnéaire de Sidi Bouzid relevant de la commune rurale Moulay Abdellah et se situant à 5 km de la ville d’El Jadida. Aussitôt, les éléments de la gendarmerie royale ont été alertés pour qu’ils se dépêchent sur les lieux, effectuent un constat sur le cadavre et la scène, recueillent les déclarations des témoins et collectent tous les objets trouvés sur les lieux et qui peuvent aider les enquêteurs à mettre la main sur le moindre indice leur permettant de tirer l’affaire au clair. En fait, ils ont constaté que le cadavre est à moitié nu, autrement dit il ne portait qu’un tee-shirt, sans pantalon, du sang coagulé au niveau de la tête et de l’oreille gauche, une ecchymose sur son œil gauche et un lacet de chaussures entourant son cou. Le ratissage des lieux a permis aux enquêteurs de mettre la main sur un objet considéré précieux pour l’enquête, à savoir le smartphone du défunt. En examinant les appels téléphoniques, les enquêteurs ont remarqué que la veille, vendredi 10 juin, le défunt avait reçu plusieurs appels d’un seul numéro. A qui appartient-il ? En recourant à l’opérateur téléphonique concerné par ce numéro, les enquêteurs sont arrivés à identifier la personne qui avait le numéro par lequel la victime avait reçu les appels successifs. Il s’agit d’une femme, quinquagénaire, ayant une adresse au douar El Menadla relevant de la commune rurale Moulay Abdellah. En s’y rendant, les enquêteurs ne l’ont pas trouvée. Bref, cette femme a disparu sans donner le moindre signe de vie.
Entre-temps, les expertises effectuées sur les empreintes digitales de la victime prélevées par les limiers du laboratoire technique et scientifique se sont soldées par son identification. Il s’agit d’un jeune étudiant universitaire, âgé de vingt-deux ans, originaire de Zemamra, poursuivant ses études à la 3ème année section littérature anglaise à l’Université Chouaïb Doukkali, à El Jadida et demeurait non loin de la cité universitaire, au quartier Al Ghorba, dans la capitale de la région de Doukkala.
Il fallait attendre plus de sept mois, en ce mois de janvier 2023, pour que cette femme, qui s’est avérée une proxénète de son état, soit arrêtée après lui avoir tendu une souricière par les limiers de la gendarmerie royale. Deux autres complices ont été également arrêtés, il s’agit de son amant et d’un chauffeur de taxi.
Soumise aux interrogatoires, elle a avoué son crime en affirmant que le défunt était son client. La dernière fois, en juin 2022, elle l’a appelé pour lui présenter une nouvelle prostituée qui ne lui a pas plu. Il avait l’intention de récupérer son argent pour qu’une dispute s’éclate entre lui et elle, soutenue par son amant, un père de famille. Tous les deux sont arrivés à mettre fin à sa vie. Après quoi, elle a appelé le chauffeur d’un petit taxi qui s’est chargé d’évacuer le cadavre jusqu’à la plage pour y abandonner le cadavre avec l’aide de ses deux meurtriers. Et l’enquête est close en arrêtant la meurtrière et ses complices tout en les traduisant devant le parquet général près la Cour d’Appel d’El Jadida.