Le meurtre d’une Française à Tiznit n’est pas un acte terroriste

La Cour a jugé le mis en cause pénalement irresponsable de ses actes

Les affaires d’homicide volontaire qui a coûté, le samedi 15 janvier 2022, la vie à une ressortissante française de 79 ans à Tiznit et de tentative d’homicide qui a été perpétré, le même jour, à Agadir, contre une ressortissante belge ne relèvent pas d’un acte terroriste. C’est ce qu’on déduit du verdict rendu par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat contre le meurtrier, âgé de trente et un ans. A ce propos, la Cour a jugé le mis en cause pénalement irresponsable de ses actes puisqu’il était atteint, au moment des faits, de troubles psychiques et elle a décidé qu’il soit interné à l’hôpital psychiatrique Er-Razi à Salé.

En effet, ce jeune trentenaire originaire de la ville de Bouizakaren relevant de la région de Guelmim a un casier judiciaire vierge. Fils d’un ressortissant marocain en France qui venait, depuis la pandémie Covid-19, de s’installer au Maroc, ce jeune homme a poursuivi ses études avec succès puisqu’il avait obtenu une licence en littérature anglaise à la faculté Ibn Zohr à Agadir. Mais personne n’est au courant de ce qui lui est arrivé ensuite puisque depuis 2010 il a commencé à éprouver des troubles psychiques. Un état qui l’a poussé, deux ans plus tard, à tenter de mettre fin à ses jours au foyer parental situé à Bouizakaren. Instable, il ne passait pas beaucoup de temps avec sa famille pour aller à Tiznit et se réfugier dans un second domicile parental pour y vivre tout seul. Pour gagner sa vie, il se débrouillait de temps en temps. A titre d’exemple, il a travaillé tout au long des mois de la pandémie en tant qu’agent de sécurité dans une unité hôtelière. Etant toujours sous traitement médical, des crises le prenaient de temps en temps pour qu’il soit conduit par ses parents à l’hôpital psychiatrique. La dernière fois, il y a été interné durant tout un mois, du 25 septembre au 25 octobre. Deux mois et vingt jours plus tard, il est passé à l’acte en donnant des coups mortels à la femme septuagénaire qui logeait dans un camping situé non loin de la ville avant d’aller à Agadir pour tenter de tuer la femme belge. La vidéosurveillance qui a enregistré son acte criminel à Tiznit a facilité la tâche des enquêteurs pour l’identifier et l’arrêter.