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Le meurtrier arrêté une année et demie après avoir commis son crime

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Nous sommes à Souk Larbaâ El Gharb, à une quarantaine de kilomètres de Kénitra. Le quartier Essalam connu communément sous le nom de quartier Kalitou est l’un des points noirs de cette ville de la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen. Tous les habitants de ce quartier se souviennent du cadavre d’un homme qui y a été trouvé, il y a plus de dix-huit mois. C’était en octobre 2009 que les habitants, qui venaient de se réveiller et de s’apprêter à se rendre à leurs emplois, ont été surpris par le cadavre d’un homme, quadragénaire, portant ses vêtements et gisant dans une mare de sang. En fait, personne n’a reconnu le quadragénaire. Autrement dit, il n’est pas l’un des habitants du quartier. La police a été alertée. Une brigade de la police judiciaire de la ville s’est rendue sur la scène du crime pour entamer les investigations nécessaires afin de tirer l’affaire au clair. Les enquêteurs ont interrogé plusieurs habitants du quartier surtout les repris de justice. Ils ont même interrogé un guerrab, marchand sans autorisation de boissons alcoolisées, surtout que le cadavre a été retrouvé à une centaine de mètres de chez lui. Seulement, les investigations n’ont permis aux enquêteurs de mettre l’index sur personne. En conséquence, toutes les personnes arrêtées, à propos de l’affaire, ont été ensuite relâchées pour manque de preuves. Et l’affaire a été classée. Depuis, le meurtrier était sûr qu’il a échappé à la prison et qu’il est plus loin d’être mis en cause. Est-ce vrai? C’est du moins ce qu’il croyait jusqu’à ce que le responsable du commissariat de police de la ville ait été remplacé par un autre. Comme ce qui se passe dans la série télévisée américaine Cold Case, celui-ci a décidé de rouvrir les affaires classées. Et il a sollicité la brigade criminelle de commencer son «boulot». L’affaire a été rouverte. Les investigations ont été reprises comme si le crime vient d’être commis. Plusieurs témoignages ont été recueillis. Et de multiples repris de justice et voyous ont été interrogés. Quelques jours plus tard, le fruit a été récolté. Les limiers sont arrivés à mettre l’index sur l’un des habitants. Il s’agit du guerrab. Est-il le meurtrier ? Peut-être. Où est-il ? Il purge une peine d’emprisonnement de dix-huit mois ferme pour vente sans autorisation de boissons alcoolisées. Les enquêteurs se sont rendus à la prison d’Ouezzane pour l’interroger. En fait, il n’a pas nié être celui qui a incité son sbire, un certain jeune homme d’une trentaine d’années, à malmener à mort la victime. Mais, il a nié être le meurtrier. Ce sbire, un jeune repris de justice pour kidnapping, séquestration, vol et violence à l’arme blanche, qui se chargeait de maltraiter les ivrognes «indisciplinés», a été mis hors d’état de nuire. Il a avoué être le meurtrier du quadragénaire. Il a affirmé aux enquêteurs avoir été sollicité par son chef, le guerrab, de maltraiter le quadragénaire qui s’est abstenu de partir. Avec un bâton, il lui a asséné plusieurs coups. Quand il a remarqué que la victime avait rendu l’âme, il a saisi son cadavre et l’a éloigné du domicile du guerrab. L’enquête policière a révélé que trois autres jeunes hommes étaient sur la scène du crime, sans intervenir pour sauver la victime. Ils n’ont même pas téléphoné à la protection civile ni avoir alerté la police. Ils ont été arrêtés et accusés de non- dénonciation d’un crime.

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