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L’Imam aux deux visages écope de 20 ans de réclusion criminelle

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Pédophilie
Derrière sa barbe pieuse et son sourire rassurant, cet imam de la mosquée d’un douar de la ville de Safi cachait un autre visage, celui d’un monstre. Seulement, ses petites victimes, auxquelles il enseignait le Coran, ont brisé enfin le silence

Au douar Oulad Tahar Ben Abdellah situé dans la commune rurale Lamâachate relevant de la province de Safi tous ses habitants connaissent l’imam de la mosquée. Cet homme pieux qui guide les fidèles aux cinq prières et enseigne, également, la parole divine, le Coran, depuis belle lurette, aux enfants du douar. Toutefois, personne n’a jamais vu le monstre qui se cache derrière sa barbe, derrière cette marque sur son front, signe de la prière, ni derrière son sourire. Mais tout s’effondre un soir du mois de janvier 2025, quand un enfant de six ans avait refusé d’aller à l’école coranique. Sa grand-mère insiste d’y aller. Et l’enfant s’effondre en larmes.

Pourquoi refuse-t-il d’aller, cette fois-ci, à l’école coranique ? C’est la question que lui pose sa grand-mère qui veille sur lui depuis sa naissance. Et la langue de l’enfant se délie, il révèle un secret que sa grand-mère n’a jamais imaginé. En larmes, il lui confie que le fkih abuse de lui sexuellement tout en l’obligeant à toucher son appareil génital. La grand-mère informe sa fille qui ne croit pas ses oreilles. Un imam et fkih qui apprend le Coran par cœur peut-il vraiment être un pédophile ? C’est aberrant, au moins pour elles.

Peut-être que son enfant invente cette histoire pour ne plus aller à l’école coranique ? Tout est possible. Mais l’enfant répète à sa mère et à sa grand-mère la même version de l’histoire. La solution n’est autre que d’aller, le lendemain, chez les gendarmes pour porter plainte. Une décision prise et, effectivement, le lendemain, elle a été exécutée. Dès que les familles ayant des enfants qui apprennent le Coran à la mosquée viennent d’apprendre qu’un enfant est venu de révéler le secret de l’Imam, trois d’entre elles arrivent également à conduire, le même jour, leurs enfants chez les gendarmes. Ensuite, trois autres familles.

Dans l’ensemble, il y a sept enfants, victimes du fkih, qui portent plainte contre lui. Quand les gendarmes sont venus l’arrêter, samedi 8 janvier 2025, le Fkih sourit, croyant à une formalité administrative normale. Mais, dans le bureau du chef de la gendarmerie royale, il se retrouve en face des déclarations des sept enfants. Il se disculpe tout en accusant les enfants d’avoir inventé cette histoire. En effet, ces enfants n’ont aucune raison pour l’accuser d’abus sexuel.

Devant la cour, sept mois plus tard, en fin de juillet dernier, l’un de ses victimes, un enfant de cinq ans, déclare, sur un ton plein d’innocence, que le fkih lui expliquait que ce qui passait entre eux n’est qu’un secret avec Dieu qu’il ne doit jamais divulguer à quiconque.
Bien qu’il ait tenté se disculper, lors de son interrogatoire par la cour, à la chambre criminelle près la cour d’appel de Safi, il a été jugé coupable d’attentat à la pudeur sur des mineurs et a été condamné à vingt ans de réclusion criminel.

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