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Marrakech : Une française assassinée

Chambre criminelle près la Cour d’appel de Marrakech. La salle d’audience est archicomble ce jour du mois de mars. Abdelhak et Aziz, âgés respectivement de vingt-deux et trente et un ans, se tiennent debout au box des accusés. Mal habillés, les deux jeunes hommes semblent avoir regretté leur acte criminel qui allait leur coûter cher. En effet, leur méfait est passible de la peine de mort.
«Tu es accusé d’homicide volontaire et de vol qualifié», dit le président de la Cour s’adressant à l’un des accusés. Le jeune homme s’appelle Abdelhak. Il n’a jamais été à l’école. Mais, il ne pensait jamais que le destin lui réservait un tel sort : finir par devenir un assassin.
Certes, depuis son enfance, il avait commencé à se droguer et à commettre des actes de petite délinquance, mais, il ne pensait pas qu’il pourrait un jour aller jusqu’à agresser quelqu’un et encore moins à tuer une personne. Il gagnait sa vie en fouillant, chaque soir dans les poubelles des quartiers chics de Marrakech. Grâce à cette fouille quotidienne, il dénichait des objets susceptibles d’être vendus, qu’il rassemblait lors de randonnées nocturnes en traînant son chariot. Son problème a toujours été son addiction à la drogue de tout genre (haschich, comprimés psychotropes et eau-de-vie "Mahia").
Ainsi, est-il devenu au fil du temps dépendant de sa dose quotidienne. C’est ce qui l’a poussé, le jour du crime, à se rendre chez son ami, Aziz, qui dispose d’une baraque de fortune installée sur un terrain vague, situé au quartier Majorelle. Aziz n’y vient qu’occasionnellement. Marié, il habite dans une maison pas loin des Oudayas. Chiffonnier de son état, il utilise la baraque comme lieu de stockage des objets amassés et pour y passer quelques moments avec ses amis dont Abdelhak. Ils passent leur temps à bavarder en s’enivrant. Ce jour-là, vers 1 h du matin, Abdelhak avait l’intention de fumer un joint avant d’aller faire sa tournée comme chaque soir. Passant chez son ami Aziz, il trouve ce dernier en train de boire de l’eau-de-vie. Après avoir fumé le premier joint, Abdelhak a ingurgité le premier verre de «Mahia». Et une conversation a été engagée entre les deux amis. Tout en bavardant, ils prenaient un verre, puis un deuxième…
Un moment, Abdelhak a demandé à son ami s’il dispose de quelque chose à manger. «Non, je n’en ai pas. D’ailleurs, moi aussi j’ai très faim», lui a-t-il répondu. « Comment faire alors, moi je n’ai pas d’argent", lui dit Abdelhak
«À chaque fois j’ai faim, j’escalade le mur de la maison d’une Française qui se trouve pas loin de là et je rentre à la cuisine pour manger tout ce que je désire», confie Aziz. Et sans perdre la moindre minute, les deux amis se dirigent vers la villa en question et escaladent le mur de la maison sans attirer l’attention du gardien. Au moment où Abdelhak s’est dirigé directement à la cuisine, son ami est rentré dans une chambre pour chercher quelques objets précieux. Et tout d’un coup, Aziz a entendu un cri strident qui vient de la cuisine. Que s’est-il passé ? La propriétaire de la maison a surpris Abdelhak en train de manger et de boire du whisky dans sa cuisine. Pour l’empêcher de crier, il lui asséna un coup de couteau à la nuque. La bonne femme s’écroula sur le champ. Aussitôt, Aziz et Abdelhak prennent la fuite. Le même soir, ils quittent Marrakech à destination d’Agadir. Retournant à la ville ocre, quelques jours plus tard, croyant que les choses s’étaient calmées, Abdelhak sera arrêté  par la police judiciaire. Mais, donnant une fausse identité et prétendant n’avoir pas de carte d’identité nationale, il sera relaxé par le parquet de la ville pour manque de preuves. Mais, les enquêteurs continueront à chercher Aziz qui se trouvait toujours hors de la ville de Marrakech. Ce n’est qu’un mois plus tard qu’il sera arrêté et déféré devant le tribunal après avoir tout avoué à la police. Son complice, Abdelhak avait quitté la ville pour Beni Mellal. Il y sera arrêté à son tour.
Devant la Cour, Abdelhak et Aziz ont reconnu leur crime et ont été condamnés respectivement à la prison à perpétuité et à dix ans de réclusion criminelle.

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