«C’est mon fils, je n’ai jamais eu l’intention de le tuer». Une déclaration provenant d’un père de famille devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Meknès. Certes, le juge d’instruction a retenu contre lui l’accusation de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, mais sa fille, qui a été convoquée par la Cour pour présenter son témoignage, a confirmé qu’il voulait bien tuer son frère. Etrange témoignage d’une jeune fille contre son père. Elle n’a pas cessé de mettre en cause son père qu’elle a traité d’une personne sans pitié, toujours très sévère avec eux, qui les traitait comme des animaux. Âgé de soixante-deux ans, il l’écoutait sans répondre et la fixait du regard. Elle a fondu en larmes lorsqu’elle a révélé à la Cour que son père menaçait toujours son frère de meurtre.
«Dès le décès de notre mère, il ne cessait de nous menacer de nous jeter à la rue», a-t-elle précisé à la Cour.
Ce père de famille a affirmé que son fils était, vers minuit, encore en compagnie de quelques jeunes voisins du quartier lorsqu’il lui a demandé de rentrer chez lui, au quartier Agdal, à Meknès. «C’était un ivrogne et un drogué, M. le président», a-t-il précisé à la Cour tout en ajoutant que son fils est effectivement rentré chez lui, mais dans un état hystérique. «Il a enlevé son tricot puis s’est armé de deux couteaux tout en le menaçant de l’exterminer». Toujours selon ses déclarations, son fils s’est apprêté à lui asséner un coup de couteau mais il est arrivé à le lui arracher et lui donner deux coups au niveau de la poitrine et de son cou. Son fils est tombé par terre, gisant dans une mare de sang. Il a été évacué vers le service des urgences de l’Hôpital Mohammed V où il a rendu l’âme. Le représentant du ministère public et son avocat de la défense ont pris la parole pour présenter respectivement le réquisitoire et la plaidoirie. Après délibération le Cour a prononcé son verdict : dix ans de prison ferme.