Nous sommes à Meknès. Cette femme de quarante-deux ans vient de sortir de son travail.
Elle se dirige vers son domicile lorsqu’un jeune homme l’aborde, juste au niveau du mausolée de Sidi Saïd, dans l’ancienne médina. Il lui demande poliment l’emplacement d’un endroit de la ville. De bonne foi elle lui indique le lieu. Soudain un second jeune homme surgit prétendant avoir des forces et des capacités surnaturelles lui permettant de l’aider à réaliser ses rêves. Il lui explique qu’elle est pieuse et bénie par Dieu tout en l’informant qu’elle est ensorcelée par une collègue. Fascinée par ses paroles, elle reste bouche bée. Il la sollicite de tendre la main pour mettre une petite pierre, ayant la baraka, dans sa paume et il lui demande de la serrer très fort tout en le regardant droit dans les yeux. Dès lors, il la martèle de questions sur sa vie familiale et quotidienne, sur ses amies et ses collègues, sa relation conjugale et son argent et ses objets précieux. Elle répond sans hésitation. Bref, cette femme semble être hypnotisée. Elle lui donne la somme d’argent qu’elle avait dans son sac à main, son smartphone et une chaînette en or.
Après quoi, il lui demande de faire dix pas en avant, puis de retourner à sa destination. Elle s’exécute mais en se tournant, ils s’étaient volatilisés. Elle n’en revient pas de ce qui lui est arrivé. Elle était comme dans un état second lorsque cet homme lui adressait la parole. Sans trop penser, elle se rend chez la police. Les éléments de la brigade des investigations relevant du service préfectoral de la PJ de la capitale ismaélite mènent une enquête minutieuse soldée par l’identification des deux escrocs, âgés respectivement de vingt-huit et trente-trois ans. Soumis aux interrogatoires, ils ont avoué leurs crimes tout en révélant qu’ils ont effectué sept opérations et qu’ils liquidaient le butin chez un receleur qui a également été arrêté.
Tous les trois ont été traduits devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance de la ville de Meknès qui les a maintenus en détention préventive.