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Meurtre sur fond de vengeance

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Amoureux durant trois années successives, ils n’ont jamais imaginé que leur relation se terminerait par un drame. Mais la jalousie et la vengeance ont eu le dernier mot.

«Je ne pensais qu’à me venger». C’est l’une des déclarations de cette jeune femme lorsqu’elle comparaît, en état d’arrestation, devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Poursuivie pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, elle risque une lourde peine d’emprisonnement qui peut aller jusqu’à la peine de mort comme le souligne l’article 393 du code pénal qui stipule que «le meurtre commis avec préméditation et guet-apens est qualifié d’assassinat et puni de la peine de mort». Âgée de vingt-et-un ans, elle avoue devant le président de la Cour et ses deux assesseurs son crime tout en exprimant son regret. Les larmes aux yeux, elle affirme que leur relation remonte à trois ans avant le drame. Elle avait dix-huit ans lorsqu’elle l’a rencontré pour la première fois et il en avait vingt-neuf. Agent de sécurité de son état, il lui a proposé d’entretenir une relation amoureuse qu’elle a acceptée rapidement. Depuis, ils se rencontraient souvent puisqu’elle était toujours disponible. Car, elle chômait.
«Je l’accompagnais chez lui, au moins une fois par semaine, lorsque sa mère rendait visite à sa fille mariée», a-t-elle précisé à la Cour.
Ils partageaient effectivement le même lit. Au fil du temps, elle est tombée enceinte. Avec l’aide d’une femme qu’il connaissait, elle a avorté. Depuis, elle prenait des pilules contraceptives.
«Notre relation était dans l’ensemble bonne», a-t-elle affirmé à la Cour. Le président lui demande alors de lui révéler la cause du changement.
«Il a commencé à me tromper avec ma cousine», a-t-elle répondu. Une accusation que sa cousine a rejetée devant les enquêteurs de la police judiciaire sans qu’elle soit convoquée par la Cour.
La mise en cause était certaine qu’ils la trompaient, lui et sa cousine, a-t-elle réaffirmé à la Cour tout en ajoutant qu’elle ne les a jamais vus ensemble. Mais les mauvaises langues l’assuraient du contraire.
«Je lui ai demandé des explications, mais il me répondait que ce sont des paroles de personnes envieuses qui déploient tous leurs efforts pour qu’on soit séparés», a-t-elle ajouté à la Cour. Et pourtant, elle ne croyait pas à ses paroles.
«Depuis, j’ai pensé à me venger, mais pas jusqu’à le tuer», a-t-elle précisé à la Cour. Et d’ajouter que lorsqu’ils étaient ensemble sur le même lit elle lui a encore parlé de ce que disent les gens à propos de sa relation avec sa cousine. Cette fois-ci il a gardé le silence. Irritée, elle est partie à la cuisine pour prendre un couteau et retourner à la chambre à coucher et lui a donné un coup au cœur. Gravement blessée, la victime a été évacuée vers le service des urgences de l’hôpital Ibn Rochd où est elle a rendu l’âme.
Requalifiant l’accusation d’homicide volontaire avec préméditation et guet-apens en coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, la Cour l’a jugée coupable et l’a condamnée à douze ans de réclusion criminelle.

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