La famille d’un célèbre narcotrafiquant mexicain en prison depuis 21 ans a dénoncé les «conditions inhumaines» de sa détention dans un encart publicitaire inhabituel, publié mardi dans la presse.
«Depuis plus de trois ans, sans aucune justification, les autorités pénitentiaires le maintiennent à l’écart, isolé et sans aucun contact avec les autres prisonniers. De plus, il lui ont supprimé toute activité physique», écrivent l’épouse et les trois fils de Miguel Angel Felix Gallardo, surnommé «Le Parrain», dans une lettre ouverte au ministre de la Sécurité publique, Genaro Garcia Luna. Dans la cellule de la prison de haute sécurité dans laquelle il est enfermé, Felix Gallardo subit 23 heures par jour, selon sa famille, «des conditions inhumaines d’insalubrité, d’humidité, de manque de ventilation, de pestilence et d’obscurité». Toujours selon ses proches, les autorités de la prison, située dans le centre du Mexique, refusent au «Parrain» les médicaments qui lui sont prescrits pour soigner les multiples maladies dont il souffre depuis 15 ans, dont une hernie discale, un ulcère de l’estomac, la cataracte et des problèmes auditifs. Agé de 67 ans, Gallardo est l’un des fondateurs du puissant cartel de Sinaloa, dirigé aujourd’hui par Joaquin «El Chapo» Guzman, le trafiquant le plus recherché du Mexique. Au moment de son arrestation en 1989, Gallardo dit «Le Parrain» était considéré comme le narcotrafiquant le plus puissant, le «Chef des Chefs». Actuellement, il semble que Gallardo n’ait plus aucune influence sur les cartels de la drogue mexicains, rendus responsables par les autorités des quelque 34.600 homicides enregistrés depuis décembre 2006, début de l’offensive du président Felipe Calderon contre les trafiquants.