Sans menottes, les deux policiers conduisent ce jeune homme de vingt-sept ans à l’intérieur de la salle d’audience, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. En regardant l’assistance, il lance un sourire comme s’il rentrait chez lui.
Repris de justice, il semble être habitué à ce monde. Il avance à pas lents tout en fixant les membres de sa famille qui se tiennent à leurs places tout en échangeant des sourires. Même dans le box des accusés il garde le même sourire, s’apprêtant à répondre aux accusations qui lui ont été attribuées, à savoir coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, vols qualifiés et consommation de la drogue.
«Je n’avais pas l’intention de le tuer, M. le président», affirme-t-il devant la Cour, habituée à entendre pareille réponse.
Sa victime n’était autre que son ami, âgé de vingt-huit ans, avec qui il passait la majorité de son temps. Tous deux sans emploi, ils recouraient aux agressions pour avoir de quoi acheter des boissons alcoolisées et de la drogue.
«Nous étions à court d’argent quand nous avons décidé d’agresser une fille qui portait un sac à main», avoue-t-il tout en gardant le même sourire comme s’il racontait une histoire imaginaire.
Sous la menace du couteau, ils ont pris son sac à main qui contient un smartphone et une somme de trois cents dirhams.
«J’ai essayé de ne pas lui (son ami) montrer les 300 DH et les mettre dans ma poche, mais il s’en est rendu compte», ajoute le mis en cause qui raconte l’histoire sans manifester le moindre regret.
La victime lui a reproché d’avoir tenté de garder la somme d’argent pour lui. Les choses ont vite dégénéré : cela a commencé par un échange de remontrances puis d’injures puis un coup de poing que la victime a donné au mis en cause. Celui-ci n’a pas hésité à saisir une seconde fois son couteau avec lequel il avait menacé la jeune fille agressée.
«Je voulais seulement le menacer pour qu’il recule et ne me touche plus», précise-t-il.
Cependant, la victime lui a donné un autre coup de poing qui l’a obligé à lui asséner un coup de couteau mortel.
Verdict : 8 ans de réclusion criminelle.