Au nom de l’amour, ce charlatan qui a comparu, mardi 12 mars, devant les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel d’El Jadida, pour une dernière audience, a mis fin à la vie de sa bien-aimée avant de mettre le feu au cadavre.
Il ne reste que quelques heures avant la rupture du jeûne de ce premier jour du Ramadan lorsque les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel d’El Jadida quittent la loge des délibérations. L’assistance attend que la sentence soit prononcée contre ce charlatan, âgé de quarante-six ans, poursuivi, en état d’arrestation, pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens avec l’usage d’acte de barbarie, mutilation de cadavre, prise de photos dans un lieu privé sans consentement, charlatanisme et escroquerie.
Cette affaire remonte à l’année écoulée, et plus précisément au mardi 19 décembre 2023. Les habitants du douar Al Ghadbane relevant de la commune rurale Moulay Abdellah, dans la province d’El Jadida, assistent à un événement inhabituel. En effet, ils remarquent les gendarmes qui sont entrain d’effectuer une descente dans le domicile qu’un quadragénaire, charlatan, vient, il y a seulement cinq mois, de louer. Les mains menottées, ils embarquent l’homme qu’ils traitaient de fkih dans leur véhicule et démarrent. Ils apprennent qu’il a tué sa maîtresse, son aînée d’un an, qu’il aimait follement. Pire que cela, il a mis le feu à son cadavre.
Personne au douar ne croyait que ce Fkih pouvait entretenir une relation extraconjugale et commettre un tel crime. Tout en avouant son crime, il explique à la Cour qu’il était certain qu’elle le trompait avec d’autres jeunes hommes et il voulait savoir pour quelle raison elle le faisait. Le vendredi 15 décembre, vers 1 h du matin alors qu’elle s’apprêtait à dormir, il lui demande pourquoi elle couche avec d’autres hommes. Elle ne répond pas. Un mutisme qui le met hors de lui. Il se tient debout et appuie avec ses genoux sur sa poitrine afin qu’elle lui dise la vérité. Mais voyant qu’elle ne veut rien dire, il se lève pour lui asséner quatre coups de pied à la poitrine et au cœur. Il ne s’arrête qu’une fois avoir remarqué qu’elle a perdu connaissance.
Après s’être calmé, il a essayé de la réveiller. Mais en vain. Elle avait rendu l’âme. Il s’est tenu devant le cadavre tout en réfléchissant à ce qu’il devait en faire. Finalement il a enroulé le cadavre dans un drap et l’a mis dans le coffre de sa voiture. Il l’a conduite jusqu’au sous un pont situé non loin du douar Ennouasra situé dans la commune rurale Al Haouzia où il a mis le feu au cadavre avant de rebrousser chemin.
«Je n’ai jamais imaginé qu’elle soit dans les bras d’un autre», a-t-il déclaré aussi bien devant les enquêteurs de la gendarmerie royale que la Cour.
Après les délibérations, la Cour l’a condamné à la réclusion à perpétuité.
