Assassinat
Personne de cette famille de la région de Had Dra, dans la province d’Essaouira, n’a pensé que cette jeune mère de famille soit tuée sauvagement par son beau-frère pour avoir refusé de coucher avec lui !
Lorsque les éléments de la gendarmerie royale ont été alertés, dans la commune rurale Had Dra relevant de la province d’Essaouira, qu’une jeune femme, âgée de vingt-six ans, mariée et mère d’un enfant, vient de rendre l’âme à la suite de sa chute d’une échelle, ils n’ont pas perdu le temps pour se dépêcher sur les lieux. C’était la famille de la défunte qui les a alertés bien que la victime demeurait chez ses beaux-parents. En y arrivant, les enquêteurs se sont tenus au hall du domicile pour constater le cadavre juste au pied de l’échelle gisant dans une mare de sang. Les enquêteurs ont également remarqué une grave blessure au niveau de l’œil gauche.
Le cadavre a été évacué vers le service de la morgue à l’hôpital provincial Sidi Mohammed Ben Abdellah, à Essaouira. En attendant le rapport de l’autopsie qui devait être rédigé par le médecin légiste qui a examiné le cadavre de la jeune femme, le parquet général près la Cour d’appel de Safi a donné ses instructions de l’enterrer.
Entre-temps, la mère de la défunte s’est rendue chez les enquêteurs pour leur révéler un secret : sa fille lui a confié, il y a quelques jours, qu’elle a été harcelée à maintes reprises par son beau-frère. Bref, il l’incitait à partager avec lui le même lit. C’était lui, d’abord, qui les a informés de la soi-disant mort accidentelle de sa fille, a-t-elle confirmé aux enquêteurs. Pourquoi n’a-t-il pas informé, en premier lieu, son frère ou l’un de ses parents et pas la famille de la défunte ? Pourquoi est-il rentré tôt chez lui ? Où était-il lorsque sa belle-fille est tombée de l’échelle ? Plusieurs questions que les enquêteurs lui ont posées lorsqu’il a été convoqué pour répondre aux accusations de la mère de la défunte. Il s’est montré serein.
Bref ils l’ont laissé partir. Seulement, le lendemain, il est retourné chez les enquêteurs pour leur exprimer son étonnement qu’elle soit blessée à l’œil alors qu’elle est tombée de l’échelle. L’hypothèse de la chute de l’échelle ne l’a pas convaincu, a-t-il di taux limiers qui l’entendaient attentivement. Quelle mouche l’a donc piqué pour retourner chez les gendarmes et exprimer ses doutes ? Cette fois-ci, il leur a mis la puce à l’oreille et ils ont décidé de le réinterroger en essayant de savoir s’il a essayé d’intervenir pour la sauver et le vêtement qu’il portait au moment de son intervention. Sa réponse était claire : il l’a trouvée corps sans vie. Concernant le vêtement, il a affirmé qu’il portait une chemise bleue qu’il a changée ensuite.
Où est-elle cette chemise ? C’est ce qu’ils ont recherché en le conduisant chez lui. En tentant de les convaincre qu’il ne se souvenait plus où il l’avait mise, il a fini par l’extraire d’un oreiller. Les enquêteurs ont remarqué qu’elle était entachée de salpêtre. De plus, son frère a révélé aux limiers qu’il y a effectivement chez sa famille un fusil de chasse. Plus encore, le rapport de l’autopsie a conclu que la mort a eu lieu à la suite d’un coup de balle provenant d’une arme à feu. Et le beau-frère n’avait d’autre choix que de cracher le morceau. A ce propos, il a avoué qu’elle était en compagnie de son nourrisson lorsqu’il est entré à sa chambre pour l’inciter à la débauche. Mais, elle s’est abstenue et l’a menacé de révéler le secret à son époux. Craignant un scandale familial, il a décidé de la tuer en lui tirant une balle d’un fusil de chasse. Tombant par terre, elle a également été touchée à l’œil. C’est à ce moment qu’il a apporté l’échelle pour maquiller son crime en une mort accidentelle.
Traduit devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Safi, les trois magistrats qui ont examiné l’affaire l’ont jugé coupable après les délibérations, et l’ont condamné à 25 ans de réclusion criminelle.