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Pour se venger, il tue la mère de son ami

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Devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, Mohamed, âgé de vingt-huit ans et accusé d’homicide volontaire, a fait acte de repentir pour son crime. Ses déclarations révèlent l’existence d’un conflit entre lui et le fils de la victime, Saïd, qui lui avait livré une certaine quantité de poissons sans récupérer l’argent de la marchandise.
Un différend qui avait aussitôt dégénéré en rixe violente à l’arme blanche et dans laquelle le meurtrier s’en était sorti avec une blessure grave au niveau de son bras droit.
De bons amis, ils étaient inséparables à longueur de journée. Cependant, en cette journée qu’ils n’oublieront jamais, ils avaient bu plus que de raison. Ils ont également pris des comprimés psychotropes.
Malheureusement, c’est la mère de Saïd, Fatima, alias Al Ouezzania, qui payera les pots cassés. Cette quinquagénaire, veuve depuis une vingtaine d’années, vend de la menthe pour subvenir aux besoins de sa petite famille. Le jour de son assassinat, elle avait quitté son foyer à 15 heures pour vaquer à ses occupations journalières. Une fois arrivée à l’endroit où elle vend sa marchandise, elle eut vent de la bagarre entre son fils, Saïd, et son ami Mohamed. C’est un vendeur de la place qui lui a annoncé la mauvaise nouvelle. Fatima, qui servait alors ses clients avec son sourire habituel, devint blême tout d’un coup à l’annonce de cette nouvelle inquiétante.
Aussitôt, elle abandonne son commerce les yeux hagards et angoissés. Elle savait que des disputes sans conséquences survenaient de temps en temps entre son fils et son ami, surtout qu’ils s’enivrent et se droguent ensemble. Mais ils ne se sont jamais battus à l’arme blanche. C’est ce qui l’a inquiétée davantage. Elle avait peur pour son unique garçon. Arrivée sur le lieu de la bagarre, elle tentait de calmer les deux amis. Mohamed s’est approché soudainement d’elle avant de lui asséner des coups de couteau successifs. La femme fut griévement blessée. Pourquoi Mohamed s’en est-il pris à elle alors qu’elle ne lui a rien fait ? En fait, Saïd a touché avec son couteau le bras de Mohamed. Ce dernier, n’ayant pas pu le rattraper, s’est vengé en blessant la mère. La quinquagénaire fut transportée au service de réanimation. Au terme de trente jours d’hospitalisation, Fatima a rendu l’âme suite à ses blessures.
Les deux amis, Saïd et Mohamed, ont été arrêtés et traduits devant la justice. Au bout de huit mois, Saïd a été relâché par le juge d’instruction. Alors que Mohamed a été présenté devant la chambre criminelle. « Je la considérais comme ma mère monsieur le président», a-t-il affirmé à la Cour. Mohamed, qui semble avoir regretté son acte, a reconnu son crime. « J’étais sous l’effet de la drogue monsieur le président. Je n’ai jamais pensé tuer Lalla Fatima», a-t-il ajouté, l’air profondément désolé.
Ce crime a été considéré comme un acte barbare par le représentant du ministère public qui a requis la peine maximale contre Mohamed. L’avocat de la défense a réclamé pour son client le bénéfice des circonstances atténuantes, surtout que son casier judiciaire est vierge et qu’il a regretté devant la Cour son acte. Mais la Cour a condamné Mohamed à une peine de vingt ans de réclusion. Quant à Saïd, il a quitté la salle d’audience après avoir entendu le verdict, le cœur plein d’amertume pour la perte de sa mère et la condamnation de son ami.

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