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Samira, prostituée et récidiviste

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Samira est une jeune femme qui a des antécédents judiciaires. Ce n’est pas la première fois qu’elle comparait devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Ce jour du mois d’avril, elle est accusée de vol, d’ivresse et de prostitution.
Comme toute autre jeune femme, Samira rêvait d’un avenir meilleur.  Elle souhaitait réussir ses études supérieures, décrocher un diplôme et trouver un emploi.
Cependant, les rêves de Samira se sont évaporés au fil du temps.
Seule face aux aléas de la vie, la jeune fille est devenue une prostituée.
Samira est née en 1985 à l’ancienne médina de Casablanca.
Quelques mois après sa naissance, ses parents ont divorcé. Une rupture dont la petite fille sera la principale victime. Travaillant comme domestique chez une famille de la ville, sa mère s’est retrouvée obligée de la confier à sa sœur, la tante de Samira, pour qu’elle prenne soin d’elle.
La tante l’a considérée comme sa propre fille. Sa mère qui séjournait chez ses employeurs ne lui rendait visite qu’une fois par semaine. Entre-temps, cette dernière a fait la connaissance d’un second homme qui l’a demandée au mariage.
Et elle s’est remariée pour s’occuper de son nouveau foyer. Le père de Samira, quant à lui, s’est remarié également et sa nouvelle femme était enceinte. Une situation qui n’a pas plu à la tante, mère également de trois enfants, et dont le mari, marchand ambulant, arrivait à peine à joindre les deux bouts. Ainsi, la tante a conduit Samira, qui vient d’atteindre son deuxième printemps, chez sa mère. Son nouveau mari ne voulait plus d’elle. « Je refuse d’élever les enfants d’un autre homme », a-t-il dit à sa femme. Cette dernière s’est retrouvée obligée de remettre sa fille, Samira, à un couple dont la femme était stérile.
Au fil des mois et des années, la mère et le père de Samira ont eu d’autres enfants et ont oublié que Samira est également leur propre fille. Le couple adoptif offrait, dans la mesure du possible, à Samira ce qu’elle désirait. Ils n’épargnait aucun effort pour répondre aux besoins de la petite. A son septième printemps, Samira a été inscrite à l’école. Seulement, elle n’a pas pu dépasser les trois premières années de la phase primaire pour qu’elle se retrouve ensuite chez elle à ne rien faire. Les années passaient et Samira est devenue de plus en plus désobéissante.
Quand elle a eu seize ans, elle fumait déjà dse cigarettes et des joints. À dix-huit ans, elle a purgé une première peine d’emprisonnement pour complicité au vol simple. À la prison, elle a fait la connaissance de quelques filles de joie. Libérées, ces dernières l’ont encouragée à se prostituer. D’un client à l’autre, Samira a appris à fréquenter les bars, à travailler comme entraîneuse, pour devenir une véritable professionnelle. Seulement, elle a été arrêtée une seconde fois pour vol simple, coup et blessures et prostitution. Elle était condamnée à six mois de prison ferme.
Ni ses parents biologiques ni adoptifs ne lui ont rendu visite au moins une seule fois en prison. Après sa libération, Samira a rejoint une fois encore la rue. Abandonnée par les siens, elle récidive. Là voilà encore une fois devant le tribunal pour vol, coups et blessures, ivresse et prostitution. De simples délits qui ne lui ont coûté que quatre mois de prison, mais qui pèsent lourdement sur son existence.

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