Sauvée de justesse des griffes d’un faux amoureux

Séquestration
Au douar Aït Massaoud, près de Marrakech, une histoire glaçante s’est jouée dans une maison isolée. Une jeune femme piégée par un faux prétendant a réussi à alerter sa famille et à être secourue in extremis grâce à son sang-froid et à l’intervention rapide de la gendarmerie royale.

Personne ne conteste le calme qui règne sur le douar Aït Massaoud, perché dans les collines poussiéreuses de la commune rurale Harbil qui relève de la préfecture de Marrakech. Et personne dans cette région où la vie s’écoule lentement entre champs et silence et où les habitants se connaissent tous n’imaginait qu’une jeune femme était retenue prisonnière derrière les murs d’une petite maison isolée.
En effet, il y a quelques jours, cette jeune femme de vingt-six ans a fait la connaissance d’un jeune homme sur les réseaux sociaux. Moins âgé de deux ans, ils se sont familiarisés au moins virtuellement. Les mots doux et mielleux, les messages exprimant les beaux sentiments, les promesses d’un futur mariage et enfin une invitation à venir le rejoindre au douar Aït Massaoud. Et ce qui devait être une rencontre est devenu un piège. À peine arrivée chez lui, elle s’est rendu compte que les intentions du jeune homme n’étaient pas celles qu’il avait laissé entendre. Il l’a enfermée dans une maison reculée, lui a arraché son téléphone portable et il lui a coupé tout lien avec le monde. Le silence, soudain, est devenu une prison. Heureusement, la peur ne l’a pas empêchée de garder son sang-froid. Dans un moment de lucidité, elle a mis sa main dans son sac à main où elle gardait un autre téléphone portable loin des regards du jeune homme. Avec prudence, elle a réussi à envoyer sa localisation à son beau-frère et quelques mots.

De l’autre côté, son beau-frère a compris immédiatement la gravité de la situation et sans perdre une minute, il s’est rendu au poste de la gendarmerie royale de Tamansourt.
C’était le samedi 25 octobre, soir, lorsque les limiers se sont mobilisés. En compagnie d’un agent d’autorité, un Moqadem, auquel chaque coin, chaque ruelle et chaque pierre n’avait plus de secret, les gendarmes se sont dépêchés sur la maison où la jeune femme est séquestrée. Une descente y a été brièvement effectuée. Le jeune homme, stupéfait, s’est tenu debout. Qui a alerté les gendarmes ? C’est la question à laquelle il n’a pas trouvé réponse. Il a tendu ses mains aux gendarmes qui lui ont passé les menottes. La jeune femme a été libérée.
Lundi 27 octobre, le jeune homme a été traduit devant le parquet général près la Cour d’appel à Marrakech.