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Se faisant passer pour une fausse guérisseuse, elle arnaquait les gens

© D.R

La quarantaine, Fatiha vient d’être répudiée. Avec sa petite fille, elle a été livrée à son propre sort. «Tu ne resteras plus chez moi… Ramasse tes bagages et sors de chez moi», lui a demandé son mari sur un ton sévère. Au départ, elle n’a pas cru qu’elle serait chassée d’un foyer qu’elle croyait le sien. Mais, elle était obligée de croire à cette dure réalité. Son mari, qui est devenu en quelques secondes son ex, ne manifestait la moindre clémence envers sa petite fille de trois ans. Où ira-t-elle en compagnie de sa fille? En fait, elle ne le savait pas. Une voisine a décidé de l’aider au moins pour cette première nuit. Et la deuxième et la troisième… et la énième ? Elle devait se débrouiller et chercher où aller. Et sa famille? Personne ne voulait d’elle. Personne n’a pensé l’aider au moins d’avoir un toit pour elle et sa petite fille. Elle a passé plus d’une semaine chez sa voisine avant de louer une chambre en ancienne médina, à Casablanca. Elle l’a louée en versant un acompte correspondant à trois mois de loyer. Cette femme au foyer, épouse d’un mari cupide avait–elle de l’argent. Oui, elle est parvenue à économiser une somme dérisoire durant les quatre années de son mariage. Au fil des jours, elle n’avait plus d’argent. Que devait-elle faire pour avoir l’argent nécessaire pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa petite fille ?
Une femme qu’elle avait croisée au parc de La Ligue Arabe lui a suggéré une idée satanique : «Tu te fais passer pour une guérisseuse qui exorcise les possédés».
Fatiha qui était une nouvelle voisine a fait son possible pour se faire passer pour une femme qui exorcise les personnes possédées en les touchant sur leurs fronts ou leur donnant quelques herbes médicinales à ingurgiter. Comme une traînée de poudre, l’information s’est répandue au quartier. Bon nombre de personnes venaient lui demander de l’aide pour les exorciser et les guérir des sorcelleries. Fatiha était parvenue à s’enrichir. Ses poches sont devenues bien garnies. Et sa cupidité est devenue sans limites. Pourquoi ne pas profiter du chômage des maris et des enfants  des clientes? C’est la question qui lui est passée par la tête. L’objectif n’est autre que de déplumer davantage ses victimes. Elle a commencé à leur expliquer que de hauts cadres et responsables recouraient à ses services et qu’elle les aidait à réussir dans leurs affaires et même à obtenir des contrats de travail pour l’étranger.
Les clients étaient prêts à verser vingt, trente et jusqu’à cinquante mille dirhams pour avoir un travail au-delà de la Méditerranée. Au fil des jours, Fatiha n’était plus qu’une fausse guérisseuse mais une femme qui promettait monts et merveilles aux rêveurs de l’eldorado. Seulement, au fil des mois, aucun candidat à l’émigration n’a pu dépasser la Méditerranée. Leurs rêves se sont évaporés. La preuve? Lorsque les candidats à l’émigration clandestine qui lui avaient versé de l’argent lui demandaient des explications, elle cherchait n’importe quel prétexte pour ne pas tenir ses promesses. Pire encore, elle a déménagé du quartier où elle résidait pour aller vivre à Hay Mohammadi. Là, une victime n’a pas pu avaler la couleuvre et s’est adressée à la police. Arrêtée, Fatiha a été traduite devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance.
Jugée coupable pour escroquerie, elle a été condamnée à deux ans de prison ferme.

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