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Suicide sur fond de scandale sexuel

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Drame
Menacée, trahie et humiliée par la diffusion de photos intimes, une jeune femme a mis fin à ses jours dans la commune de Tighassaline, province de Khénifra. Derrière son geste, un enregistrement glaçant, un faux fkih soupçonné d’avoir manipulé la jeune femme.

Dans le petit village de Tighassaline, situé à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville de Khénifra, les habitants n’en croient toujours pas leurs oreilles. Cette jeune femme, si douce et discrète, vient de mettre fin à ses jours. Il s’agit d’une étudiante au centre de formation à Khénifra, mariée depuis peu de temps.

Pourquoi cette fin tragique, elle qui rêvait de travailler une fois avoir terminé ses études et de mettre au monde, avec son mari, des enfants et les voir grandir devant ses yeux ? Elle n’a pas pu supporter de voir ses photos intimes avec son mari avant leur union diffusées sur les réseaux sociaux. Lui également avait honte de voir ces images humiliantes se partager sur les téléphones portables des membres de sa famille, ses proches, ses amis, ses collègues et presque de tous les habitants du village. Le poids était trop lourd, si bien qu’il a quitté le domicile conjugal. Livrée à son propre sort, la jeune femme s’est donné la mort. En effet, le cadavre de la défunte a été évacué vers la morgue pour être soumis à une autopsie puis enterré. Une enquête a été ouverte par les éléments de la gendarmerie royale du Zaouiat Aït Ishaq pour déterminer les circonstances exactes et le mobile de ce suicide.

Entre temps, par un pur hasard, l’un des membres de la famille de la défunte a pris le téléphone portable de la défunte qui était encore posé sur la table, il l’a fouillé par curiosité de savoir pourquoi la jeune femme a choisi de se suicider. Il est tombé sur un enregistrement. La voix était grave et reconnaissable ; celle d’un «Raqi», celui qui prétend avoir la force de soigner entre autres la sorcellerie et la possession par des djinns. On l’y entend répéter, comme une sentence : «Je te suivrai jusqu’à ce que tu te suicides». Cette menace glaçante est devenue la pièce maîtresse d’un drame qui a bouleversé toute une famille.

Le parquet général près la Cour d’appel à Beni Mellal a été saisi de cette nouvelle information avec un CD renfermant l’enregistrement audio en main pour qu’il donne ses instructions aux limiers de la gendarmerie royale de Zaouiat Aït Ishaq de reprendre l’enquête. Le mercredi 17 septembre, les enquêteurs arrêtent le Raqi que les habitants de la région appellent Fkih. Soumis aux interrogatoires, ce dernier a avoué avoir une relation amoureuse avec la défunte, sans dire qui a diffusé les photos intimes de la jeune femme. La mère de la défunte, auditionnée par les enquêteurs, a affirmé qu’elle s’est souvenue que sa fille s’était déjà rendue à la gendarmerie et avait porté plainte contre deux amies proches, qu’elle soupçonnait d’avoir trahi sa confiance et partagé ses photos sur les réseaux sociaux. Elles font désormais l’objet d’investigations menées par les gendarmes qui ont auditionné également le mari de la défunte et qui a quitté le village après la diffusion des images.
Le vendredi 19 septembre, le mis en cause, à savoir le fkih, a été traduit devant le parquet général près la Cour d’appel de Beni Mellal qui l’a maintenu en détention préventive.

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