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Suite à une crise hystérique, il tue sa mère

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Tous les habitants de la région de Lahraouiyine, au sud-est de la ville de Casablanca, l’appréciaient, le respectaient et remarquaient que l’amour qu’il avait pour sa mère était unique et incomparable quand, un jour, ils apprennent qu’il l’a tuée !

Lorsque cette mère de famille avait eu ses trente-six ans, en décembre 1988, elle a mis au monde son unique enfant. Avec son mari, elle était, sans aucun doute, pleine de joie. Une joie qu’elle avait partagée avec sa famille et ses voisins aux Carrières Centrales, à Hay Mohammadi, à Casablanca. Malheureusement ce bonheur de voir son enfant grandir au fil des jours a été gâché quelques mois plus tard. Car sa relation conjugale a été brisée, elle s’est terminée par sa répudiation. Son ex-mari a même quitté le pays pour une destination européenne, à savoir l’Italie. Elle n’a jamais imaginé se remarier. Elle n’avait en tête qu’une seule chose : subvenir aux besoins de son unique enfant. N’ayant pas de ressources matérielles, elle est devenue marchande ambulante. Toutefois, dans le cadre du recasement des bidonvilles, elle a bénéficié d’un appartement situé dans la région de Lahraouiyine qui relève de la province de Médiouna et se situe au sud-est de la ville de Casablanca. En effet, son unique enfant poursuivait, avec succès, ses études. Il a décroché son baccalauréat. A sa vingt-et-unième année, il a eu sa licence. En l’obtenant, il a décidé de réaliser ses deux rêves : devenir gendarme et prendre complétement en charge sa mère. Autrement dit, elle ne sera plus marchande ambulante surtout qu’elle n’était plus très jeune, elle avait cinquante-sept ans. Elle, également, souhaitait qu’il réalise son rêve. Effectivement, il a participé au concours de la gendarmerie royale, mais il n’a pas réussi. Cependant il a mal pris cet échec. Pire encore, il croyait qu’on lui a mis des bâtons dans les roues. Et c’était le début de ses souffrances psychiques, mais sans que ses comportements changent. Il est resté ce jeune homme serviable et en parallèle il soutenait matériellement sa mère en donnant des heures supplémentaires aux écoliers, collégiens et lycéens, notamment les bacheliers, contre des sommes symboliques. Mais de temps en temps il avait des crises d’hystérie. Sa mère n’a épargné aucun effort pour l’aider à dépasser son état de santé en le conduisant à l’hôpital psychiatrique. Des médicaments lui ont été prescrits. Seulement, l’état d’hystérie qui ressemble à une attaque d’épilepsie revenait de temps à autre.
Au fil des années, sa mère est tombée malade. Elle est même devenue handicapée moteur. Et il a continué à se débrouiller pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa mère qui est arrivée à ses soixante-douze ans, qu’il aimait encore et toujours. Il était toujours à ses côtés. Il travaillait même de temps en temps dans des unités industrielles comme celle du câblage. Mais, ses troubles psychiques ne lui permettaient pas à chaque fois d’y rester. Et il continuait à aider les élèves en empochant des sommes certes dérisoires, mais qui lui permettaient de ne recourir à personne, même pas à son père, pour lui verser de l’argent qu’il considérait comme une aumône. Et c’est ce qu’il reprochait à sa mère qui acceptait d’être aidée par des bienfaiteurs. Ce sera finalement la goutte qui fera déborder la vase.
Une dizaine de jours avant la fête du sacrifice, des bienfaiteurs, de bonne foi, lui ont versé des sommes d’argent afin qu’elle puisse acheter un mouton pour l’Aïd. Toutefois, son fils, un pieux qui ne ratait jamais les cinq prières, n’a jamais accepté que sa mère reçoive les dons qu’il considérait comme une charité. Il lui a expliqué qu’ils n’ont besoin de l’argent de personne parce qu’il va acheter le mouton par son propre argent.
Lundi 10 juin, ayant découvert que sa mère avait reçu une somme d’argent de quelques bienfaiteurs, il est devenu fou furieux. Il lui a arraché les billets et les a jetés par la fenêtre. Une aubaine pour les enfants du quartier qui n’en croyaient pas leurs yeux. Mais personne n’est au courant de ce qu’il a fait ensuite. Est-il sorti de chez lui pour aller à la mosquée? Est-il resté à côté de sa mère pour lui reprocher d’avoir accepté ce qu’il considérait comme une aumône ? Est-il allé faire des cours de soutien à ses élèves ?
Le mercredi 12 juin, ce jeune homme a croisé l’un de ses voisins du quartier aux escaliers de l’immeuble. Il n’y demeure pas. Autrement dit, il avait l’intention d’aller chez quelqu’un qui occupe l’un des appartements de cet immeuble. Lequel ? Dès que notre jeune homme a appris que ce voisin avait l’intention de frapper à la porte de son propre appartement et qu’il avait également l’intention de donner de l’argent à sa mère, il a perdu le contrôle de ses nerfs et l’a chassé. Le voisin s’apprêtait à rebrousser chemin mais il a été attiré par l’odeur nauséabonde qui provenait de l’intérieur de l’appartement. Sans hésitation, il est allé directement chez les gendarmes pour leur révéler ses soupçons. Se dépêchant sur les lieux, ils ont découvert le corps de la pauvre mère en début de décomposition, enroulé dans un tapis. Son fils unique l’a tuée, il y a quarante-huit heures, le lundi 10 juin, avant de reprendre sa vie comme si de rien n’était. Les enquêteurs ont appris que l’auteur du crime venait d’entrer à la mosquée. C’est là qu’ils l’ont arrêté. Le cadavre a été transporté vers la morgue. Le rapport de l’autopsie a conclu à une mort par étouffement. Le mis en cause a été conduit, vendredi 14 juin, devant le parquet général près la Cour d’appel de Casablanca qui l’a maintenu en détention préventive. Mais à ce jour, il ignore encore qu’il a commis un matricide, apprend-on d’une source judiciaire.

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