Au début, c’est un simple accrochage entre le serveur d’un café et un client, dans la ville de Temara. Ensuite, le patron intervient pour empêcher que l’irréparable ne soit produit surtout que le client a l’air plus cruel, plus agressif et plus violent et qu’il n’a pas l’intention de mettre fin à cette altercation. Il assène même un coup de poing au patron du café qui s’écroule et s’évanouit. Les clients interviennent pour calmer les nerfs des protagonistes. Le client agresseur part tout en menaçant le patron de déployer tous ses efforts pour le mettre en prison et faire fermer son établissement. Quelques heures plus tard tout semble retrouver son calme et le café reprend son activité normale comme rien ne s’y est passé. Ni le serveur, ni le patron du café n’ont jugé nécessaire porter plainte, car comme ce client il y en a beaucoup. Le surlendemain, le patron reçoit une convocation de chez les gendarmes. Pourquoi ? Son protagoniste, le jeune client, a déposé plainte contre lui l’accusant de coups et blessures. Il a même remis aux éléments de la brigade chargée de l’affaire un certificat médical d’une incapacité de travail temporaire (ITT) de quarante-cinq jours. Étrange ! Quarante-cinq jours d’ITT comme s’il est fracturé un membre ! Certes, les enquêteurs ont fait la remarque quand ils ont reçu la plainte. Mais, ils ont décidé de convoquer le patron du café et prendre note de ses déclarations. Le cafetier répond à la convocation et se présente devant les gendarmes. Il leur raconte sa version de l’histoire avec le plaignant et sans qu’il en parle, les enquêteurs ont constaté de visu, des traces de coups sur le visage du patron contrairement au client qui s’est présenté alors qu’il avait l’air en bonne santé, ne présentant pas la moindre ecchymose. Les policiers s’adressent au plaignant lui demandant pour quelle raison le médecin lui a remis ce certificat médical et une ITT de 45 jours, alors qu’il a l’air en bonne santé. Il n’a rien pu répondre. Aussitôt, les limiers notent le nom et le prénom du médecin qui a signé le certificat médical qui s’avère être, selon son en-tête, délivré par l’hôpital Avicenne à Rabat, et se lancent à sa recherche. Bref, ils découvrent que le document est faux, aucun médecin répondant a ce nom n’exerce à cet hôpital. Immédiatement, le plaignant est soumis aux interrogatoires auxquelles il n’a pu résisté et a craché le morceau : il avoue tout simplement qu’il a acheté le certificat de chez un faussaire contre cinquante dirhams. Il leur a, en plus, indiqué l’adresse du faux médecin qui a été arrêté et traduit devant la justice, en compagnie de son client. Ce dernier se chargeait de falsifier les certificats médicaux et les vendait.