Hassania. B, âgée de vingt-huit ans, n’a jamais imaginé que son hymen serait une malédiction pour elle. Originaire du douar Id Hmad Ou Ali, commune rurale Ouijjane, Caïdat Ouled Jerrar, Cercle de Tiznit, Hassania s’est mariée avec un jeune de son douar.
Ce dernier s’est retrouvé face à un obstacle lors des moments intimes. Il n’arrivait pas à effectuer la pénétration. Pourquoi ? Les mauvaises langues parlaient du «Tkaf», qui est, selon la tradition populaire, une sorte de blocage intime qui a lieu suite à la sorcellerie. Mais, personne n’a pensé à l’existence d’un hymen épais et résistant qui exige une intervention médicale afin d’éviter les douleurs lors de l’acte sexuel. Au fil des semaines, le couple est arrivé au point mort. Le mari, qui ignore les différents types d’hymen, pense mettre fin à la relation conjugale. Et Hassania retourne chez ses parents. Et personne ne se soucie de sa situation, en recourant aux gynécologues par exemple.
Entre temps, Hassania s’est retrouvée face à face avec Mohamed. A, âgé de trente-deux ans, qui s’est approché d’elle et lui a exprimé son amour. Mohamed, encore célibataire, qui gagne sa vie en s’adonnant au transport clandestin entre le centre-ville de Tiznit et ses environs, est originaire du douar Aït Iâzza, situé non loin du douar où demeure Hassania.
Facilement, une relation amoureuse naît entre les deux au point qu’ils ont commencé à se rencontrer de temps en temps dans un terrain vague loin de leurs douars et du centre-ville. Là, ils essayent de faire l’amour, mais Mohamed bute sur l’hymen résistant. Tous les deux se sont mis d’accord, enfin, qu’il «défonce» ce «mur» naturel en utilisant une baguette en fer ! Sans hésiter, il passe à l’acte. Le cri de Hassania est si fort que Mohamed sursaute. Elle perdit connaissance suite à une hémorragie aiguë. Elle se retrouve aux urgences de l’hôpital Hassan I, à Tiznit. Quand elle reprit connaissance, Hassania explique au médecin qu’elle était tombée par terre et touchée dans sa partie intime. Ne croyant pas ses paroles, le médecin alerte la gendarmerie royale de la région qui a entamé une enquête soldée par l’arrestation de son amant qui a été traduit, dimanche, 1er jour de 2017, devant le parquet général près la Cour d’Appel d’Agadir.