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Trente ans de réclusion criminelle pour un samsar

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Que peuvent avoir en commun un ex-agent d’autorité et un aide dans une droguerie ? Réponse : Le courtage immobilier. Malheureusement la relation entre ces deux samsars va se terminer tragiquement, à cause, comme on peut s’en douter, de l’argent.

Comparaissant devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel à Safi au mois de novembre, ce quadragénaire, poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, ne nie pas son crime mais il affirme qu’il n’avait pas l’intention de mettre fin à la vie de son antagoniste. En effet, suspendu de ses fonctions, cet agent d’autorité s’est converti en samsar, un courtier immobilier. C’est ce métier qui lui a permis d’entretenir une relation très amicale avec cet aide dans une droguerie qui essaie également d’arrondir ses fins de mois en devenant également samsar. Mais leur relation a pris une tournure tragique. «Nous étions sous l’effet de l’alcool», a précisé le mis en cause à la Cour.

C’est la même déclaration qu’il a faite déjà devant les limiers de la police judiciaire qui l’ont arrêté après avoir fui la scène du crime. Son frère était en leur compagnie et il est intervenu lorsqu’un malentendu a éclaté entre eux. Mais, il n’a pas pu arriver à les calmer. C’est du moins ce qu’il a déclaré devant les magistrats puisqu’il a été convoqué en tant que témoin sans avoir prêté serment. Quant à son frère, le mis en cause, il a affirmé que la victime l’a provoqué au point qu’il a perdu tout contrôle de ses nerfs jusqu’il était sous l’effet de l’alcool.

La discorde entre les deux antagonistes portait sur une somme d’argent, selon l’enquête policière, une commission concernant une opération d’achat-vente d’un local. Cet incident a plané sur la soirée bien arrosée entre eux pour qu’ils arrivent au point mort. S’emportant, l’ex-agent d’autorité sort un couteau qu’il cachait sous ses vêtements et donne un coup à son ami, le touchant gravement au niveau de la poitrine. Celui-ci pousse un cri strident avant de tomber par terre, gisant dans une mare de sang. Le mis en cause prend la poudre d’escampette. Les éléments de la protection civile et de la police judiciaire se dépêchent sur la scène du crime. Ils trouvent la victime encore en vie. Il a été évacué vers les urgences de l’hôpital Mohammed V à Safi mais à mi-chemin il rend l’âme.

Les investigations se sont intensifiées et se sont soldées par l’arrestation du mis en cause. Ce dernier a exprimé devant la Cour son regret d’être le meurtrier de son ami.

Verdict : 30 ans de réclusion criminelle.

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